Aurélie Filippetti l’a dit : « il faut revoir le système », répondant ainsi aux injonctions du MEDEF, qui s’appuie sur les rapports de l’UNEDIC et même sur celui de la Cour des comptes pour affirmer qu’il faut supprimer ou réformer les annexes 8 et 10 du statut des intermittents.

Cela menace en particulier tous les métiers du spectacle et particulièrement les techniciens qui évoluent dans le milieu de l’audiovisuel à la grande satisfaction des sociétés de production.

Interrogé par L’Express sur cette question au mois de mars, Jean-Pierre Cottet, l’un des grands producteurs de la place, ancien directeur général de la Cinquième, l’assure : « Il va y avoir des morts! »

C’est qu’une telle réforme, uniquement dans un sens restrictif, toucherait beaucoup de monde et pourrait plomber les comptes des productions les plus en vues.

Nous n’allons pas nous répéter, mais il y a beaucoup de choses à réformer, à simplifier, à compléter dans le monde du spectacle vivant et de l’audiovisuel, et comme tout se tient, c’est une réforme globale passant par des états généraux des métiers du spectacle qu’il faudra conduire un jour ou l’autre.

Cela aura le mérite de faire taire ceux qui veulent à longueur d’articles la peau des intermittents, sans connaître ou qui feignent d’ignorer la réalité du problème. Cela pourrait aussi, au-delà des réformes qui en résulteraient, permettre l’émergence d’une nouvelle solidarité entre tous ces métiers qui concourent ensemble à la réussite des spectacles. On pourrait traiter globalement toutes les questions sensibles qui touchent les techniciens du cinéma par exemple, dont il est question dans ce numéro de Profession Spectacle. Enfin, des états généraux permettraient un travail de concertation et d’échange entre les métiers et l’état, pour la (co)construction de l’avenir d’une profession dont notre pays a toutes les raisons d’être fier.

Et puis par les temps qui courent, l’instauration d’un vrai dialogue où tout le monde s’écouterait, ne serait peut-être pas du luxe.