Il semble que se dessine peu à peu un modèle culturel de plus en plus étroit, qui serait le seul et unique acceptable sous tous les cieux.

Parbleu, ce modèle qui se veut universel, imposé à coup de subventions, reçoit en outre le soutien d’une presse qui présente cette logique comme partagée par tous, consensuelle en somme. Et pourtant, lors de notre visite au salon des professionnels du spectacle, qui s’est tenu en novembre à La Rochelle, nous avons pu constater l’étonnante et prometteuse diversité de toutes les formes d’expressions artistiques. Et nous avons vu de la qualité, cela prouve que les gisements existent.

Par ailleurs nous voyons fréquemment des théâtres largement subventionnés qui peinent à toucher un vrai public diversifié. Les pouvoirs publics seront-ils obligés d’envoyer la police chercher les spectateurs, lesquels devront applaudir sous peine d’être coffrés ? Est-ce ainsi que l’on formera les jeunes générations ? Je délire ? Observons l’actualité et rappelons-nous la préface du Meilleur des mondes, d’Aldous Huxley, sur ce qui se préparait déjà en 1956, aux yeux de l’auteur, avec la jeunesse : « Leur faire aimer leur servitude, telle est la tâche assignée aujourd’hui par les états totalitaires aux ministres de la propagande, aux rédacteurs en chef des journaux et aux maîtres d’école…. Il est possible que s’abatte sur nous… l’horreur d’un seul totalitarisme supranational se développant, sous le besoin du rendement et de la stabilité, pour prendre la forme de la tyrannie providence…»

Et lui, il délirait ?