Quelle bonne surprise ! On nous apprend, la bouche en cœur, sur le site Internet de l’AFDAS, que les pourparlers entre les partenaires sociaux ayant abouti, les employeurs du monde du spectacle seront « prochainement » avisés du taux de cotisation sociale qui leur sera appliqué, tenez-vous bien : non pour l’année 2010, mais pour 2009, c’est-à-dire l’année écoulée.

Remercions, une larme dans les yeux, l’Etat providence d’aider ainsi à la bonne gestion des sociétés de spectacle. Et de nous convaincre de la nécessité d’inscrire dans la Constitution l’équilibre du budget de la Nation, ce qui devrait contraindre le gouvernement à intégrer et faire connaître ses variations de cotisations assises sur les salaires en début d’exercice, dans la mesure où elles ont une incidence sensible sur le budget national.

Car de deux choses l’une : soit la cotisation est révisée à la baisse, et par conséquent les entreprises auront trop provisionné (mais ça, c’est au pays des Bisounours…), soit c’est le contraire, et celles desdites entreprises dont la trésorerie est un peu juste en fin d’année se verront contraintes de négocier avec leurs banques des découverts coûteux, car elles n’auront pas budgété ce dépassement.

Ce mode de fonctionnement n’est certes pas nouveau, mais à chaque fois que les cotisants en font les frais, c’est un sale coup qui affaiblit les entreprises du spectacle. C’est comme si l’on nous annonçait l’augmentation du billet de train à la fin du voyage : « Mesdames et Messieurs les voyageurs, suite à un pourparler indépendant de notre volonté, votre billet est augmenté de 10 % ; vous êtes priés de vous acquitter de ce supplément avant l’entrée en gare ». Seulement il ne s’agit pas de la SNCF, mais de l’AFDAS, et tout le monde semble trouver ça normal… Etonnant non ?