Frédéric Mitterrand, ministre de la culture, a présenté le 10 janvier dernier le film « 25 ans de soutien à la création grâce à la copie privée ». C’était pour lui une occasion de rappeler que ce mode de rémunération des acteurs de la vie culturelle est également un moyen essentiel de financement de la culture. En effet, lorsque vous achetez des supports vierges, vous pouvez copier les œuvres que vous aimez pour votre usage privé. Une partie du prix que vous payez finance plus de 4 000 manifestations culturelles en France et rémunère les auteurs, compositeurs, éditeurs, interprètes et producteurs de ces œuvres. Vous participez ainsi à la vitalité artistique et à la diversité culturelle de notre pays. Cependant, qui dit copie privée, dit copie. Et malheur à celui dont la copie circule un peu trop. Un internaute s’est ainsi vu condamné par la cour d’appel d’Aix-en-Provence pour contrefaçon : il avait prêté à des amis des DVD sur lesquels il avait gravé des films. La cour a estimé qu’il était sorti de la sphère privée. Reste à savoir à quel moment le cercle d’amis passe du domaine privé au domaine public? Ainsi se pose la question de la diffusion de la culture qui peut se trouver en opposition avec la protection des droits des auteurs, artistes, interprètes.

C’est peut-être le prix à payer collectivement pour maintenir la proposition culturelle de notre pays à son niveau d’excellence, fût-ce au prix d’un paradoxe.