A l’heure où j’écris ces lignes, nous nous situons exactement à 24 heures de la fin du monde. Autant dire que j’acquiers à cet instant une vive conscience du peu de chance que j’ai d’être lu. Et une vive conscience de la vacuité des grands débats du moment. Depardieu ? « Et en plus, il touche le chômage entre deux films, comme tous ces parasites d’intermittents! » lit-on ici et là sur ces fichus commentaires dont le web fait profession et profusion. Je lis aussi des présages apocalyptiques : « La caisse des congés spectacle pourrait disparaître». La Cour des comptes en dénonce la gestion dispendieuse… mais aussi quelques entourloupes faites aux intermittents : 6,5 % d’indemnités jamais versées, paraît-il. Qu’importe la victime quand le bourreau est tout trouvé : « C’est la faute aux intermittents ! », lit-on encore et toujours sur le web. La vacuité, vous dis-je ! C’est-à-dire un « vide intellectuel et moral » (merci p’tit Robert). Tout ça pour dire quoi ? Pour dire que lorsqu’on ne croit plus en rien, on finit par croire tout et n’importe quoi.