La Coordination des Intermittents et Précaires (CIP) d’Ile-de-France va devoir déménager une nouvelle fois. Après avoir dû quitter ses locaux du quai de la Charente, la voilà de nouveau menacée d’expulsion, une menace qui pourrait être mise à exécution le 1er février.

Tout a commencé en 2003, lorsque la CIP, Coordination des Intermittents et Précaires fait parler d’elle avec ses actions contre la réforme de l’UNEDIC et de ses annexes 8 et10. On manifeste, on investit les plateaux de télévision ainsi que des ministères (sans oublier le Medef). Le mouvement provoquera ainsi l’annulation du Festival d’Avignon et attirera l’intérêt de la gauche. Bertrand Delanoë, maire de Paris depuis deux ans mettra alors à la disposition de la Coordination des intermittents de vastes locaux situés le long du canal Saint Denis, dans le XIXème arrondissement parisien. Pendant huit ans, le 14 quai de la Charente accueillera débats, projections de films et permanences d’assistance et de soutien à de nombreux intermittents et précaires, puis, la mairie de Paris décide de reprendre les locaux dans le cadre de l’aménagement d’une ZAC. Après une forte résistance et un arrêté d’expulsion, la Coordination a dû se résoudre à emménager provisoirement dans un petit local du boulevard de Strasbourg au début du mois de mai 2011.

Dans l’expectative…

« Nous faisons surtout de l’accueil et de la permanence téléphonique, explique Jérôme, l’un des responsables de la Coordination. Tous les lundis après-midi, nous recevons de quinze à vingt personnes venues exposer leurs problèmes. Il y a beaucoup de matermittentes » (NDLR : voir article du n°21 de Profession Spectacle). Pourtant, même le petit local est menacé puisque la Coordination doit quitter les lieux en début d’année. « On nous a proposé un local dans le VIIème arrondissement, mais cela ne nous convient pas vraiment. Pour l’instant, la situation est en stand by ». Mais ce nouveau déménagement n’empêche pas la Coordination de suivre attentivement l’actualité. « Nous avons demandé à être reçus par Aurélie Filippetti, précise Jérôme, mais nous attendons toujours et nous sommes un peu inquiets ». En attendant de rencontrer la ministre de la Culture, la Coordination a vigoureusement défendu son dossier devant la Mission d’information commune sur l’emploi dans les métiers artistiques, à l’Assemblée nationale. « La météo n’est pas forcément bonne, conclut Jérôme. Mais, pour l’instant, nous sommes surtout dans l’expectative. » 

En attendant le début des hostilités ?