L’Etat à travers les DRAC, ainsi que les collectivités territoriales, depuis plusieurs années, proposent aux populations une « offre » culturelle importante. Cependant, ces belles initiatives, si elles ont une implantation à la hauteur des moyens consentis, n’atteignent pas toute la surface des territoires de certaines communes. Il existe des lieux et donc des populations, qui, pour des raisons multiples, échappent à ces propositions. Il reste toujours de nombreux Français laissés au bord du chemin, comme s’ils n’avaient aucune part à la civilisation.

C’est là logiquement qu’interviennent les associations de proximité avec plus ou moins de bonheur. Il vaut mieux une association qui propose un service bancal que pas de service du tout. Mais on se rend vite compte que bien souvent la qualité est au rendez-vous. Si on ne considère que l’aspect comptable, on a du mal à mesurer l’impact de l’investissement. Les fonctionnaires regardent avec une méfiance teintée de mépris les bilans maladroits fournis. C’est quand la grogne s’installe dans les esprits que l’on se rend compte parfois de l’inanité des « couperets » que constituent quelques petites économies réalisées ici et là. D’autant que certaines de ces associations sont capables de rendre des services à la population à des coûts qu’aucune des institutions officielles et largement dotées ne pourrait jamais proposer.

Dans toute la France, il y a des gisements, en musique, en spectacle vivant, en audio-visuel… Des artistes talentueux qui se battent pour faire connaître le piano dans des quartiers en grande difficulté ou dans des zones rurales en déshérence. Des poignées de timbrés qui font des merveilles avec des moyens dérisoires. Il faudrait recenser ces micro-initiatives, véritables pépites d’ingéniosité et d’innovation, qui constituent un fond de richesses nationales particulièrement bien venues en ces temps de crise. C’est ainsi notamment que l’on pourra résister aux flots ininterrompus d’une mode culturelle laquelle, sous prétexte d’universalité, confine au conformisme le plus éculé.

Profession Spectacle continuera donc de plus belle dans les prochains numéros à faire découvrir ceux qui constituent cette réalité réjouissante qui semble échapper aux grands médias comme aux observateurs des administrations officielles.