gabrielle-yoonseongPianiste classique originaire de Corée du Sud, Gabrielle Yoonseong Guyonne, a donné son premier concert à l’âge de huit ans. En France, depuis de nombreuses années, elle exerce désormais son art en compagnie des plus grands musiciens et développe avec toujours plus de virtuosité sa propre couleur musicale.

Dans son pays d’origine, la Corée du sud, Gabrielle Yoonseong Guyonne est née enfant prodige. Une vocation qui s’est éveillée dès l’âge de trois ans et qui lui a permis de donner son premier concert, cinq ans plus tard soit à seulement… huit ans ! Les choses se sont ensuite rapidement enchainées. A quinze ans, elle remporte les premiers prix des concours nationaux en Corée du Sud et obtient le prestigieux diplôme de l’Ecole d’art Yéwon à Séoul. Au même moment, elle se produit en récitals et comme soliste dans les plus grandes salles de la capitale coréenne avec l’orchestre Koryo et le Seoul Symphonique Orchestra. Nous sommes à la fin  des années 70, tous les critiques applaudissent son talent, sa grande sensibilité et sa couleur musicale déjà affirmée. « Pour beaucoup de jeunes de ma génération qui ont été élevés après la guerre de Corée dans le culte du redressement économique, la musique classique était un moyen de gravir rapidement les échelons de la société. Pour moi la musique était une évidence. Enfant, je préférais jouer du piano plutôt que de parler à mes amis »  se souvient-elle. En 1980, Yoonseong, qui ne se prénomme pas encore Gabrielle, débarque en France. Elle vient d’avoir 16 ans, connait presque tout du piano mais rien des us et coutumes de son nouveau et lointain pays d’accueil. Portée par les espoirs familiaux, elle obtient le premier prix au Conservatoire National de Région (CNR) de Boulogne- Billancourt et du diplôme supérieur d’exécution à l’unanimité de l’Ecole Normale de Musique de Paris.

Désir de recherche

g-yoonseong-orchestreEn dépit de ses nombreux succès, Gabrielle passe alors par une grave crise artistique qui remet soudainement sa carrière en question. « À tout juste 20 ans, je pensais qu’il était déjà trop tard et je voulais arrêter le piano. Cela s’est apaisé lorsque j’ai développé mon désir de recherche » . Soucieuse de se forger une solide technique, de s’approprier diffèrents styles de répertoire, elle décide de se perfectionner au contact de grands musiciens, Dominique Merlet, Vlado Perlemutter, Nikita Magaloff, Denyse Rivière, François-René Duchable ou Carlos Cebro, qu’elle considère désormais comme ses maîtres. Puis, elle est à nouveau récompensée par le premier prix à l’unanimité du concours international de l’UFAM (Union des Femmes Artistes Musiciennes) et est invitée à se produire dans de nombreux concerts et festivals notamment Salle Cortot, au Temple Oratoire du Louvre ou encore aux Invalides. Gabrielle est désormais une musicienne complète et accomplie. Elle se consacre à la musique de chambre au côté notamment de Philippe Muller, Bruno Pasquier et Michel Lethiec, tandis que sa vision musicale la conduit à aller au-delà de son art et à associer dans les mêmes spectacles musique, danse, littérature et arts plastiques. Artiste engagée, elle anime bientôt un cycle de concert pour les orphelins coréens du nord ou les victimes du tsunami au Japon.

Elle est aussi la fondatrice de l’association Appassionata Sorisarang qui organise des concerts dans le but de renforcer les liens musicaux entre la Corée et la France. « Je travaille en ce moment sur le thème de l’eau des oeuvres de Mozart, Debussy ou Ravel. Aujourd’hui, par ce travail d’introspection, j’ai l’impression de revenir à ma vocation première, comme lorsque j’ai commencé le piano à trois ans ».  L’enfance de l’art en quelque sorte…