Le Parlement a adopté fin septembre la loi Hadopi 2. Ce texte confie au seul juge le pouvoir de supprimer l’accès Internet aux internautes coupables de téléchargement illégal, sans véritable procès sauf si le fautif présumé en fait la demande. Ses adversaires, estimant que la nouvelle loi viole les droits de la défense, ont contre-attaqué par un recours au conseil constitutionnel…

Il me semble que cet affrontement juridique est comme l’arbre qui cache la forêt.

Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur la tête de la SACEM, prêts à pétrifier l’internaute pirate qui ne s’acquitterait pas des droits obligatoires dus aux majors et autres grandes maisons de productions qui vivent (ce n’est pas un péché) de leur fructueux « business » ?

Quand parlera-t-on de la situation des créateurs débutants, qui « rament » comme des galériens pour se faire connaître ? Ceux là, qui ont recours aux réseaux internet et ne rêvent que de faire un « buzz », ne feront jamais de procès aux internautes, car leur réussite passe par la démultiplication de leurs œuvres sur la toile. D’autant plus que tant qu’ils ne sont pas célèbres, ils ne reçoivent rien ou presque des sociétés qui sont censées protéger les auteurs et compositeurs…

Si l’objectif est vraiment de protéger la création artistique, la nouvelle loi répond-elle vraiment aux besoins de tous les artistes, notamment de ceux qui sont en devenir ? À vouloir tout réglementer pour satisfaire l’appétit des gros, ne risque-t-on pas de terrasser les petits et d’assécher la création ? Et sous prétexte de punir les pirates de l’Internet, ne nuira-t-on pas au plus grand nombre de ceux-là même que la loi prétend protéger ?

Comme l’exercice du pouvoir est difficile…

Olivier FRETTOIS

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