cnacLe spectacle de fin d’année de la dernière promotion du Centre national des arts du cirque a témoigné de la qualité d’une école riche en traditions et en savoir-faire.

Il y a fort longtemps, dans l’autre siècle, en un temps où les gens du cirque erraient, la presse annonçait régulièrement la mort des pistes. En 1985, le ministère de la Culture s’était saisi du problème. Il décida de créer une école. On se doute des craintes nées de cette « écolisation ». Et pourtant ! Depuis, l’Ecole nationale supérieure des arts du cirque délivre une formation unique en Europe. Dotée d’un lieu d’étude fixe, dans le vieux cirque municipal de Châlons-en-Champagne, achevé en 1899, le Centre national des arts du cirque forme les artistes de la piste aux étoiles, mais également les artistes et techniciens en provenance du spectacle vivant.

Qui dit école dit bibliothèque et lieu de mémoire. Le CNAC possède aussi une richesse documentaire unique et une médiathèque concernant l’histoire du cirque contemporain remarquable. L’enseignement dispensé intègre tou- tes les disciplines du spectacle vivant, en s’articulant autour de trois axes : conscience artistique, technique du cirque et capacité de création.

Chaque année, le spectacle de fin d’études de la promotion sortante du Centre national des arts du cirque, est un grand rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte. Cette année, la mise en piste du spectacle de la vingtième promotion fut confiée au metteur en scène Georges Lavaudan. Dans un tourbillon en perpétuelle instabilité, les acteurs se sont tous élancés dans les bras de leurs partenaires, une confiance inébranlable les uns envers les autres… Le miracle du cirque est là !… De la peur aux éclats de rire, de la tendresse à la violence du geste, avec aussi une particulière sensualité et virtualité… Grâce à Jean-Claude Gallotta, la poétisation du spectacle s’envola vers la danse et la tendresse des corps. Oui, la vingtième promotion a construit l’excellence et l’on attend la vingt-et-unième, qui sera confiée au metteur en scène hongrois Árpád Schilling. Ce dernier a fondé en 1995 la Compagnie Krékatör à Budapest.

François Marin