Le quotidien Le Monde* publie un entretien avec Olivier Donnat, sociologue au département des études de la prospective et des statistiques (DEPS) au ministère de la Culture. Il est l’auteur de l’analyse rétrospective des cinq enquêtes sur les pratiques culturelles des français réalisées entre 1973 et 2008.

Il semble qu’on assiste à une augmentation des pratiques culturelles des Français, notamment grâce aux nouvelles technologies. Cependant l’analyste n’affirme pas qu’il s’agisse vraiment d’une démocratisation, malgré la diversification de l’offre. La réalité est sans doute complexe parce que, si la pratique culturelle s’accroît, elle s’accroît en même temps que l’ascension sociale des individus. Il en résulte que ceux qui sont en panne sociale, tout en bas de l’échelle, ne bénéficieraient pas davantage aujourd’hui qu’hier de l’accès à la culture. Bref, tout cela est à prendre avec des pincettes, les phénomènes de mutations sociales, éthiques, de mœurs, ayant aussi un impact sur la pratique culturelle des Français.

Et justement, dans le même article, Olivier Donnat nous offre un exemple : « pas plus tard que jeudi 5 janvier, une étude de l’INED a été rendue publique : de plus en plus de gens vivent seuls… parce que le temps de la jeunesse s’allonge, que l’on s’installe de plus en plus tard en couple, que l’on divorce plus souvent. Or, on sait que les sorties culturelles sont davantage le fait de personnes célibataires (…). Voilà une autre façon de comprendre comment les salles se remplissent ». La solitude étant un véritable fléau de nos sociétés de plus en plus individualistes, la réponse serait donc dans les salles de spectacle.

La culture plus efficace que les antidépresseurs (5 millions de consommateurs) ! Et la sécurité sociale qui se plaint du coût des intermittents …

* propos recueillis par Clarisse Fabre, Le Monde du 8 janvier 2012