Paul de Launoy, acteur et responsable d’un atelier théâtre sur Paris est reconnu comme intermittent du spectacle depuis juillet après être sorti de formation en 2004. Retour sur un début de carrière à méditer pour ceux qui veulent se lancer dans l’aventure.

Depuis la classe de troisième, Paul de Launoy savait qu’il serait acteur. Son père aurait préféré qu’il fasse une école de commerce, histoire d’avoir un “vrai métier”. Mais, avec de la ténacité, Paul a su convaincre son entourage. Bac littéraire en poche, il se lance dans l’aventure comme aide-comptable, un boulot à plein temps.

Le temps des petits boulots alimentaires

Cela dure six mois. En alternance, il reprend l’apprentissage du métier d’acteur au Cours Simon, un temps délaissé. Job alimentaire la journée et 16 heures de cours par semaine l’après-midi ou le soir, « j’avais pas mal à faire avec un boulot à côté », explique Paul, qui de surcroît, se marie avant la fin de sa formation. « Il y a des moments où c’était un peu dur de gérer le temps », admet–i l, mais il ne regrette pas ces années au Cours Simon où il a apprécié la variété des élèves. « A l’époque où j’y étais, je ne sais pas comment c’est maintenant, on y trouvait des gens d’âges et horizons très variés. Il y en avait qui venaient pour apprendre leur métier, d’autres pour vivre leur passion. Il y avait un type qui était au Ministère des finances, des avocats, des serveurs. C’était très enrichissant. » La dernière année de sa formation Paul passe une audition auprès de la compagnie Le Chertemps : « J’étais venu parce qu’ils cherchaient un rôle secondaire. Ils m’ont engagé pour le rôle principal dans leur pièce. » Paul reprendra et terminera son cursus l’année suivante, en 2004.

Pôle-Emploi mon amour…

A 22 ans, et l’avenir devant soi, on y croit. Paul enchaîne castings et démarches pour décrocher des rôles au théâtre et dans les téléfilms. A côté, il fait des boulots alimentaires et entame les galères administratives des démarches auprès de Pôle-Emploi. « Les gens de l’ANPE, pour les trois quart d’entre eux, ne connaissaient pas la réalité des métiers du spectacle. C’est un peu mieux maintenant », nuance-t-il. Heureusement pour lui, son épouse a un emploi qui permet au couple de surnager. C’est sa femme qui incite Paul à prendre un travail de secrétaire à mi-temps. En 2008 il y monte un atelier-théâtre pour amateurs. Un atelier qui, rencontrant le succès, oblige Paul à laisser son travail de secrétaire et à s’y consacrer à plein temps tout, en continuant à jouer notamment avec la compagnie Le Chertemps.

Chômeur professionnel…

Enfin, depuis juillet 2011, Paul a son quota d’heures et ses droits sont ouverts à Pôle Emploi en tant qu’intermittent du spectacle. Une véritable reconnaissance à ses yeux : « Maintenant, sept ans après le début de mon aventure, quand je ne travaille pas, je touche des allocations, je suis devenu un véritable professionnel du spectacle, grâce au chômage… », ajoute t-il avec ironie. Paul de Launoy souhaite avant tout la mise en place d’une véritable interface entre les pouvoirs publics qui versent allocations et subventions et les gens du spectacle : « Nous pourrions nous adresser à des personnes qui nous comprennent. Nous gagnerions du temps et de l’argent. »