Son nouveau spectacle, seule en scène, « Dans la peau d’une femme » a connu un beau succès au dernier festival off d’Avignon, mais bien d’autres projets sont déjà en cours.

Jeune trentenaire, qui a commencé sa vie active en tant qu’animatrice dans les villages vacances et hôtels clubs Azureva en Martinique, Laurence Ruatti est devenue comédienne un peu par hasard : « C’est ma première petite aventure spectacle, mais ce qui m’a motivée à rentrer en métropole et à revenir sur mon envie, ce sont les nombreuses rencontres avec des gens qui avaient des regrets dans leur vie. Alors à 25 ans, je suis revenue sur Bordeaux et j’ai suivi une formation professionnelle sur deux ans au Théâtre en Miettes de Bègles ». Une formation qui aura servi à une entrée en scène dans le monde du spectacle pour le moins inattendue, comme elle l’explique : « J’accompagne une amie qui me demande de lui donner la réplique lors d’une audition qu’elle présente, et à ma grande surprise, c’est moi qui suis prise, c’est comme ça que j’ai commencé le métier de comédienne. Je tiens juste à dire que même si mon amie n’a pas été prise, nous ne nous sommes pas fâchées ». La suite, ce sont plusieurs scènes qui s’en chaînent, avec une prédilection pour la comédie. Un premier passage au Off d’Avignon en 2011, un autre en 2013 avec un one woman show intitulé « C’est qui ? » , show monté avec Philippe Ferrand, qui a mis en scène Jacques Villeret dans « La Contrebasse ». Laurence Ruatti est une humoriste et son métier c’est de faire rire, mais elle veut aussi toucher avec ses textes qu’elle écrit elle-même, sans chercher à faire se gondoler de rire le public toute les trente secondes avec une vanne plus ou moins subtile. Une démarche qu’elle confirme avec son dernier spectacle « Dans la peau d’une femme ».

Rire et se questionner après

« Au festival d’humour de Puy Saint Vincent en janvier, j’ai rencontré Marco, Marc Hellard, avec qui nous avons co-écrit ce spectacle pour le présenter au off d’Avignon. J’avais au départ une idée directrice : le pouvoir et les femmes avec, comme pitch, le pouvoir qui fait basculer une femme. » C’est ainsi qu’est né un spectacle, seule en scène, de près d’une heure, où Laurence Ruatti nous narre les déconvenues de France Laurence, mairesse élue de Glaïeul les Glaouis. Une histoire d’une élue naïve qui croit pouvoir chan ger le monde depuis sa bourgade du centre de la France et qui, trop confiante, va se faire avoir dans tous les sens du terme. C’est toute une galerie de portraits de gens, mais forts drôles, malgré leur fond peu ragoûtant qui défile, révélant des côtés sordides de la politique locale et notamment celui du harcèlement. Même joué avec humour cela fait se poser des questions. « On rigole, mais c’est pas drôle comme sujet. » : C’est l’un des témoignages écrits dans le livre d’or du spectacle lors du off d’Avignon. Ce sujet du harcèlement de cette mairesse est un cas emblématique. Et il y a un impact sur le public. Ça les questionne sur eux et sur les autres.

Pour en savoir plus …

« Adieu Je Reste » et « Les Affreux Jojos »

 Laurence Ruatti joue du 17 octobre au 27 novembre au théâtre Le Trianon à Bordeaux, « Adieu Je Reste », d’Isabelle Mergault. Dans ses moments de loisirs, elle rejoint le reste de la bande des « Affreux Jojos », une confrérie de 10 chroniqueurs loufoques, diffusés sur 33 radios locales. Sans compter les web radios, diffusant ce concentré de satire à l’accent du terroir.