Les sons vocaux prennent naissance dans le larynx qui est constitué d’un ensemble de cartilages et de muscles. Trois niveaux participent : sous-glottique (énergie d’excitation de la source vibrante grâce à l’air expiré), glottique (interaction entre le débit d’air expulsé et les structures laryngées) et supra glottique (position de la langue, des lèvres, du palais mou, de l’élévation du pharynx, …).

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Pathologie du chanteur : les nodules des cordes vocales

Les chanteurs présentent moins de risques de pathologies que les autres musiciens, excepté pour la région cervicale. En revanche, la sphère ORL est très touchée, avec des irritations de la gorge (41%), de la muqueuse orale (27%) et des lèvres (11%) ainsi que la présence d’enrouements (5%). Les nodules des cordes vocales sont une pathologie fréquente, commune aux chanteurs et aux comédiens, qui est liée aux microtraumatismes des cordes vocales. Lors du « forçage » de voix, il y aurait une désorganisation des structures tissulaires induisant l’apparition de nodules. Ils entrainent une fuite d’air et une réduction de l’intensité vocale. Pour compenser, le chanteur force sa voix ce qui favorise l’apparition de nouveaux nodules. Le traitement est complexe, c’est pourquoi les actions de prévention visant à préserver la voix, à l’utiliser harmonieusement et à ne jamais « forcer », sont déterminantes pour limiter cette pathologie.

Prévention: le classement de la voix

Le classement de voix a pour objectif d’identifier le cadre d’apprentissage et de travail du chanteur. Un mauvais classement s’avère souvent dramatique car il est à l’origine de stress, de troubles d’émissions irréversibles ou d’apparition de pathologies des cordes vocales liées principalement au surmenage. La voix est classée selon 3 critères: la tessiture, l’intensité et le timbre. La tessiture correspond à l’étendue vocale que le sujet émet avec un maximum de facilité. Les erreurs de classification sont liées au fait que les limites de la tessiture dépendent de la pratique vocale et évolue avec l’apprentissage. Les phoniatres ont essayé de lier la tessiture à des paramètres comme la longueur des cordes vocales (18 à 25mm chez l’homme et de 14 à 19mm chez la femme) ou encore la morphologie des chanteurs (longilignes, brévilignes,…). Toutefois, même si certains aspects morphologiques sont souvent liés à un type de voix, il existe des exceptions qui rendent les liens hasardeux. Dès lors, des tests de toux, de paroles et d’excitabilité du nerf récurrent ont été étudiés, mais les résultats sont souvent erronés en raison de la dissociation motrice entre la parole et le chant. Les odologues proposent une approche sur le « singing formant » qui correspond au renforcement d’harmoniques autour de 3000Hz (responsable de la portée de la voie), et la réalisation des passages (réajustement du résonateur pharyngo-buccal sur le son laryngé), mais avec un succès limité. L’intensité de la voix (sa largeur) qui permet d’identifier le type de répertoire adapté au chanteur, peut être mesurée de manière précise par un sonomètre. Le timbre permet au professeur de chant de finaliser sa classification, grâce à l’écoute du chanteur ou au spectrographe. La qualité de la classification de la voix est déterminante, d’une part pour le répertoire du chanteur, mais également pour éviter un travail inadapté induisant un risque pour les cordes vocales. Afin d’obtenir une évaluation la plus juste possible, il faut initialement un apprentissage permettant d’assouplir la voix et d’améliorer la technique afin de se rapprocher d’une situation stable de la voix du chanteur.

Les informations et conseils proposés s’inscrivent dans une logique de prévention. Ils ne peuvent en aucun cas se substituer à la consultation d’un médecin ou d’un professionnel de santé pour l’établissement d’un diagnostic précis et la prescription d’un traitement adapté.