sceneJouer, répéter, former un groupe…et pourquoi pas, se produire devant un public.
Qu’il s’agisse d’un rêve ou d’un objectif, des structures existent pour donner les moyens aux artistes en herbe ou confirmés de franchir le pas. Exemple dans les Yvelines avec le Cry, le Centre de ressources yvelinois pour la musique. 

Soutenu par le conseil général des Yvelines, la DRAC Ile de France, le Conseil Régional d’Ile de France et le ministère de la Culture, le Centre de ressources yvelinois pour la musique est né en 1995, de la fusion de différents réseaux de salles de spectacles des Yvelines (Mjc, foyer ruraux…). D’autres structures du même type existent. Toutes sont membres du Réseau Ile de France (RIF) qui regroupe au total 140 lieux dans la région.

Derrière le Cry lui-même, existent 29 structures réparties sur tout le département. Un maillage de lieux dédiés à la musique : des salles de concerts, des écoles, des espaces culturels, tous unis pour améliorer les conditions de pratique, aussi bien pour les amateurs que pour les groupes qui veulent faire carrière. A leur disposition, des endroits adaptés pour répéter, des professionnels et des techniciens prêts à donner des conseils, mais également des programmes de formation, comme le « Yvelive ».

Un « pied à l’étrier »

En premier lieu, destiné à promouvoir la scène musicale locale, le Cry sélectionne et soutient pendant deux ans des artistes qui veulent devenir professionnels. Le choix des groupes revient aux régisseurs des différentes salles du réseau. Critères retenus : tous les styles musicaux sont représentés (excepté la musique classique), mais le groupe doit proposer un projet artistique solide, avoir de bons acquis et surtout l’envie de faire de la musique une profession. « Ce que propose le Cry est une aide, un pied à l’étrier, explique Thierry Duval, Directeur du Centre de ressources, c’est ensuite au groupe de se prendre en main pour progresser. »

Les dossiers d’inscription sont à retirer en février, et le résultat est connu après cinq mois d’entretiens et d’auditions. Sur près d’une centaine de candidatures, huit seulement sont retenues. Chacune d’entre elle est ensuite parrainée par un membre du réseau du Cry. L’accompagnement, qui s’étale ensuite sur 2 ans, ne coûte au groupe que 150 euros. Le reste est pris en charge par le centre qui vit principalement de subventions.

Au programme, des sessions de formation consacrés à la scénographie. « Ils travaillent leur mise en scène, la gestion sonore et les jeux d’éclairage », détaille Thierry Duval. Douze heures de formation sont consacrées à la voix, une à l’initiation physiologique, à l’harmonisation ou encore au placement au sein du groupe. « Chacun peut aussi demander une formation complémentaire pour approfondir un aspect de sa prestation, par exemple avec l’intervention d’un graphiste, ou un travail spécialisé sur les cuivres ou tout autre instrument… »

musicien-guitareCes notions indispensables pour progresser sur scène sont complétées par des cours destinés à aider l’artiste à exercer son métier : comprendre son statut, travailler la communication ainsi que les méthodes de démarchage… Cette approche du métier passe également par une meilleure connaissance de l’industrie du disque et du spectacle vivant, par le biais de rencontres avec des managers, des éditeurs…

Pour compléter ce qui pourrait s’apparenter à un cursus, une assistance juridique est proposée avec la consultation d’un juriste spécialisé notamment pour examiner les contrats.

Au terme de ces deux années, les groupes se voient offrir la possibilité de jouer sur scène lors d’un concert de clôture, ce qui permet d’évaluer la progression artistique de chacun, mais aussi d’enregistrer une compilation. Sur ce disque édité à 2 000 exemplaires, chaque groupe enregistre deux titres et une vidéo. Un formidable tremplin puisque cette compilation, baptisée « Yvelive », sera ensuite transmise aux médias et aux professionnels du disque.

Former et Informer

groupe-musiquePar ailleurs, à côté de cette formation professionnelle, une autre structure, le Plateau 109, accueille quant à elle des groupes amateurs, « qui recherchent surtout du plaisir ». Sans sélection particulière, ceux-ci bénéficient d’une formation d’un an. Avec, à la clé, deux concerts donnés dans des salles du réseau, généralement début février à l’occasion de « l’Echo du local », une manifestation d’une semaine pendant laquelle sont organisés, chaque année dans les Yvelines, des concerts et des conférences sur la musique.

Mais la mission du Cry ne s’arrête pas là. « Notre objectif est également de sensibiliser et de former ceux grâce à qui un artiste peut se produire , ajoute Thierry Duval, comme par exemple des porteurs de projets qui souhaitent monter leur salle de concert, des mairies et des élus qui cherchent à mieux gérer ce qui existe déjà. » Ainsi, depuis cette année, des formations à la carte sont proposées au siège du Cry à Mantes-la-Jolie, sur différents thèmes : la fiscalité liée à l’organisation de spectacle, le droit d’auteur, le statut de l’artiste ou encore les modes de gestion.

Le centre s’attache aussi à rassembler et diffuser toute l’actualité musicale du département grâce à plusieurs outils. Tout d’abord son magazine, 78 Tour, un trimestriel tiré à 5 000 exemplaires.

Au sommaire : les groupes à l’affiche, les nouveautés, mais également des conseils et des astuces pour ceux qui veulent percer. Autre moyen de diffusion, le Cry dispose de deux émissions, l’une à la radio sur Triangle FM (94,8), l’autre sur la télévision locale des Yvelines. À la formation, s’ajoute ainsi l’information.

Témoignage

le-cryVanessa Caracci chanteuse du groupe Squaw, sélectionné pour le Yvelive en 2008 :

« Nous avions déjà pas mal d’expérience, mais nous avons voulu actualiser nos connaissances et profiter des rencontres avec les professionnels. Grâce au Cry, nous avons ainsi pu travailler avec un metteur en scène qui nous a appris à scénariser nos entrées, les transitions entre les morceaux et nos sorties. Nous avons également rencontré un éclairagiste qui nous suit désormais lors de nos concerts. Il nous a permis d’utiliser les jeux de lumière pour créer une ambiance qui colle à nos morceaux. Ce sont des détails qui font la différence et c’est un vrai plus.

Le Cry nous permet également de nous mettre en valeur. Il nous tient informé des concerts à venir, ou des festivals. Grâce à son réseau, nous avons plus de facilité à trouver des scènes où nous produire. Nous sommes davantage reconnus et notre maquette n’est plus perdue au milieu de centaines d’autres. Les chances que les régisseurs de salles nous repèrent sont plus grandes. C’est un plus indéniable. »