Il faut que nos lecteurs connaissent cette histoire.

Or donc, comme notre rédacteur en chef bien aimé m’avait demandé de recueillir le témoignage d’un technicien du spectacle, j’entrais en contact avec un régisseur général d’un petit théâtre de province, connu pour son dynamisme.

Échange de coups de fil, transmission des questions et assurance d’avoir les réponses pour le lendemain. Comme le lendemain, rien n’arrivait sur ma boîte électronique, je m’enquis de la cause en rappelant mon correspondant. Et là – quelle surprise! -, ce dernier m’indique que sa direction lui a tout simplement interdit de s’exprimer, arguant du devoir de réserve, car notre ami serait apparemment, un employé municipal.

Voilà dans le milieu des travailleurs du spectacle de bien curieuses mœurs. Car le questionnaire ne portait que sur le métier, les corporations du spectacle et de l’audiovisuel. Autrement dit, nous demandions à un technicien de ne parler que de lui et de sa manière d’appréhender son métier. Et cela, aucune loi, à part peut-être en Iran, n’interdit de le faire. Cela s’appelle même la liberté d’expression. De quel droit, un directeur de théâtre ou un maire pourrait-il interdire à un salarié, fonctionnaire ou non, de s’exprimer sur son métier dans un journal professionnel ?

De deux choses l’une : ou bien le directeur estime que les projecteurs ne doivent être braqués que sur lui et non sur les obscurs techniciens, ou bien le maire (qui est ministre mais chut) a une conception très personnelle de la démocratie.

Quoi qu’il en soit, en ce qui me concerne, j’invite ces messieurs à lire ou relire Orwell sur les notions notamment de liberté, avant de prétendre développer la culture participative.

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