darrauxUn entretien avec Adeline Darraux, réalisatrice et présidente de l’association MIAA

Comment est né le MIAA ?

Adeline Darraux : – Tout est parti d’un coup de colère devant la télévision le 23 novembre 2008. Au journal de 20 heures, on annonçait le déblocage de 360 milliards d’euros pour sauver les banques, et quelques minutes plus tard, le premier SDF mort de froid. Je me suis dit que quelque chose ne fonctionnait pas, et que cela ne suffisait pas de râler devant sa télévision, il fallait agir. J’ai donc créé l’association. Rapidement j’ai été rejointe par énormément de gens. C’était aussi un bon moyen de casser l’image négative que traînent les intermittent du spectacle. Nous ne sommes pas une catégorie qui profite du système. On s’engage et on aide les plus démunis.

Qu’est ce qui fait la particularité de votre association ?

A la différence d’autres organismes, chez nous, il n’est pas nécessaire de s’inscrire à l’année. Lorsque vous avez un moment disponible, vous pouvez vous inscrire sur le planning et venir nous aider. Si j’ai crée MIAA, c’est parce que je me suis rendu compte, qu’étant intermittente du spectacle et ayant un planning qui change régulièrement, je ne pouvais pas m’impliquer dans un autre organisme. Aux Restos du cœur ou à la Croix rouge, il faut pouvoir s’engager et tenir ses engagements, mais mon métier de réalisatrice m’en empêche. Je me suis donc dit pourquoi ne pas créer une association où chacun pourrait venir aider quand il le souhaite et surtout quand il le peut. Cette association permet d’offrir une plus grande liberté aux bénévoles. Et puis autre différence, les maraudes se font en journée. C’est parfois plus simple pour certains.

Enfin, même s’ils sont majoritaires (entre 80 et 90%), nos bénévoles ne sont pas tous intermittents. L’aide de tout le monde est la bienvenue !

Quels sont aujourd’hui les besoins de l’association ?

En priorité nous recherchons un nouveau local. Depuis le début nous avons la chance d’être hébergés gratuitement, et idéalement nous cherchons le même type de situation. Mais nous savons que c’est compliqué dans Paris. On a besoin d’au moins 80m² au rez-de-chaussée. C’est suffisant pour installer nos réfrigérateurs et stocker la nourriture achetée à Rungis. Un point d’eau et un espace pour cuisiner sont indispensables. On souhaiterait également rester dans Paris car c’est là que sont les personnes en difficulté que nous connaissons, et c’est là également que vivent la majorité de nos bénévoles. Le risque en s’installant en banlieue c’est de perdre certains d’entre eux et de multiplier les trajets et donc les frais.

Si ceux qui nous lisent souhaitent vous aider, comment peuvent-ils le faire ?

Il est tout d’abord possible de faire des dons. Ils sont déductibles des impôts. (Toutes les informations sont disponibles sur notre site Internet www.miaa.fr). Ceux qui le veulent peuvent également s’inscrire en tant que bénévoles, soit pour préparer les repas, soit pour les distribuer. Chaque jour, il nous faut une équipe de 8 personnes. 4 pour la cuisine et 4 autres pour la maraude. On a également besoin d’aide pour faire les courses, participer aux évènements de l’association (braderie…) ou encore rechercher des fonds. Aujourd’hui nous sommes entre 400 et 500 bénévoles à tourner, mais on est toujours à la recherche de nouveaux bras !

Propos recueillis par Jacques Guilloux

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