Antoine Garceau , premier assistant réalisateur de 48 ans, est l’un de ces nombreux intermittents qui sont conscients qu’il y a quelque chose à faire pour ceux qui ont la rue pour domicile. Ami d’Adeline Darraux, il a trouvé son idée lumineuse.

« Avoir fait un système souple, c’est une bonne idée. Tout le monde est conscient qu’il y a quelque chose à faire pour ceux qui sont dans la rue, le problème c’est de savoir comment faire ». Il y a un an et demi environ, Antoine s’est lancé dans l’aventure. Pour les autres, pour le partage. Pour avoir une ouverture face à un problème criant. « Une fois que tu es en maraude, que tu aides dans la rue, il se passe un truc. T’as vraiment le sentiment d’avoir fait quelque chose de très enrichissant. Il y a un côté partage, aussi bien avec les gens de la rue qu’entre les maraudeurs. Un jour on est avec un comédien, un autre avec un retraité, on est avec des tas de gens divers. Et tous une fois qu’ils ont commencé, ils y retournent après ». Une sorte de lien affectif avec les sans-abri se crée au fur et à mesure des rencontres. « Les gens nous reconnaissent dans la rue et j’essaie d’avoir des nouvelles des uns et des autres, on s’inquiète pour ceux que l’on n’a pas vus. Forcément j’ai un lien avec tous ces gens, même si, honnêtement on n’ira pas passer les vacances ensemble. Ce rapport avec les gens de la rue, c’est un sacré truc qu’Adeline a créé. » De ces maraudes on en revient forcément différent assure Antoine. Toute cette armée d’ombres qu’auparavant l’on essayait d’éviter sur le trottoir avant d’évacuer de son esprit ces visions fugitives et dérangeantes, désormais on ne les perçoit plus de la même façon. « Il y a un constat très clair. Une fois que tu as fait une maraude et que ensuite tu circules en bagnole dans les rues de Paris, c’est plus pareil. Tu vas te mettre à repérer les gens assis devant les banques ou les entrées des boulangeries, tu fais carrément plus attention à tous ces gens. Rien que pour tout ce que je viens de raconter, moi je dis longue vie au MIAA ! ».

 

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