Comédien, metteur en scène, auteur, réalisateur, chanteur, harmoniciste, Eddy del Pino est un touche-à-tout de talent qui n’a pas hésité à diversifier ses activités et créer sa propre compagnie. Retour sur un parcours polyvalent et atypique au service du spectacle et du public.

« Mes premiers souvenirs liés à la comédie remontent à l’enfance. Je devais avoir six ans et je suis allé voir mon frère jouer au palais des congrès de Saint-Malo pour son spectacle de fin d’année d’école maternelle. C’était pour moi merveilleux, même si je ressentais une pointe de jalousie, puisque j’étais l’aîné et que je n’étais pas sur scène. Très vite, je me suis rendu compte que c’était cela que je voulais faire plus tard » explique Eddy Del Pino.

Aujourd’hui âgé de 45 ans, le comédien installé à Rennes joue en ce moment pour la compagnie La Marmite dans un cabaret de théâtre d’improvisation. Il vient de terminer le montage de ses trois films tôt, ou et tard et aussi du quatrième tôt ou tard version longue de ce premier triptyque. « Résidant en Bretagne, j’ai pris conscience tardivement vers 18 ans en terminale, grâce à un élève qui m’a bien orienté, qu’il existait des écoles nationales, des conservatoires et des formations, qui se sont d’ailleurs encore plus développés aujourd’hui, pour devenir comédien » se souvient-il.

Au Conservatoire National de région à Rennes dont il sort diplômé en 1991, le jeune comédien découvre pendant trois ans la vie estudiantine, la pratique de l’escrime, mais surtout le théâtre classique et l’histoire du cinéma. Il se forge ainsi une solide culture artistique. « Pour payer mon loyer, j’ai eu la chance d’être embauché comme machiniste et aide accessoiriste à l’opéra de Rennes. J’ai découvert très vite les coulisses du théâtre, ce qui m’a non seulement appris la polyvalence, mais aussi donné l’envie d’être comédien et metteur en scène ».

Folie créative

delpino-costumeEn 1992, Eddy Del Pino rejoint la compagnie Pat Lux avec laquelle il se produit pour la première fois au festival d’Avignon dans une pièce intitulée : Garçon, un kir ! Ce spectacle comique, essentiellement visuel, connaîtra d’emblée un large public. Il sera joué pendant une dizaine d’années plus de 500 fois sur les cinq continents. Puis, c’est en 1996, la création à Saint-Malo des Promenades littéraires qui rendent encore aujourd’hui, chaque été, hommage au patrimoine architectural et culturel de la cité corsaire, en collaboration avec la directrice de la maison internationale des poètes et des écrivains Dodik et le comédien Vincent Spatari.

En vingt ans de carrière, Eddy Del Pino a déjà vécu plusieurs vies d’artistes. Il a, tour à tour, brûlé les planches au théâtre, est passé devant et derrière la caméra pour le cinéma, a chanté et joué de la musique dans bon nombre de ses spectacles. Il est même devenu pour un temps formateur professionnel dans le but de transmettre les ficelles du métier.

Ne sachant jamais de quoi l’avenir sera fait, cet artiste talentueux et protéiforme qui cultive depuis toujours un petit brin de folie créative, a su multiplier ses activités, diversifier ses démarches, passer à la mise en scène et créer sa compagnie. « Aujourd’hui, je crois beaucoup à la diffusion des oeuvres artistiques sur Internet. Il y a notamment la possibilité de faire vivre ou revivre des films qui sont sortis il y a déjà un moment suris Toile. J’ai, par exemple, développé un profil Facebook professionnel qui m’a apporté plusieurs contrats », explique Eddy Del Pino qui rappelle que pour garder intacte la passion du métier, il est impératif de s’amuser tout en faisant les choses sérieusement.

David RAYNAL