fetes johanniquesÀ l’occasion du six centième anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc, la ville d’Orléans a voulu donner un éclat particulier aux fêtes qui commémorent, chaque année depuis 583 ans, la libération par l’héroïne en 1429. Ouvertes le 12 janvier avec la cérémonie de remise de l’épée à la Jeanne d’Arc 2012, incarnée par une jeune Orléanaise, les fêtes johanniques ont battu son plein, à Orléans, du 29 avril au 13 mai.

Au programme, côté spectacle : le 29 avril, l’entrée de Jeanne d’Arc dans Orléans ; le 1er mai, la fête médiévale et la reconstitution de la bataille des tourelles ; du 5 au 8 mai, le marché médiéval ; le 12 mai, la remise de l’étendard, un spectacle son et lumière sur la cathédrale, puis le concert de musique électrique « Set électro » ; le 13 mai, la restitution de l’étendard… Un festival de musique « Au son des orgues » sera aussi organisé cet été, et les fêtes se clôtureront au mois de novembre par un grand spectacle.

Les professionnels du spectacle (comédiens, musiciens, spécialistes des spectacles équestres, saltimbanques…) ont évidemment part à ces rendez-vous. « Les fêtes johanniques, c’est une myriade d’événements qui nous amènent à travailler avec toutes les formes de directions artistiques », explique Bertrand Lyonnet, directeur événementiel de la mairie d’Orléans. Pour rehausser la qualité artistique des spectacles programmés, la municipalité, dont les équipes travaillent sur cet anniversaire depuis un an et demi, a fait appel à des intervenants extérieurs, choisis après consultation, « en fonction de leur expérience, du projet présenté et de son coût », dit Bertrand Lyonnet, qui précise que « les concours sont très ouverts et les candidats évincés dédommagés pour le travail qu’ils ont fourni. »

Parmi ces intervenants figure l’agence d’ingénierie culturelle Acqua Viva Production, dirigée par Philippe Violanti. En tandem avec le metteur en scène Jacques Lélut, elle assume la direction artistique de trois événements phares : la remise de l’épée, l’entrée de Jeanne d’Arc dans Orléans, et la restitution de l’étendard. « Nous ajoutons notre touche à un scénario qui existe depuis longtemps. Il faut se rendre à Orléans pour bien comprendre cette tradition très spécifique à la ville », explique Philippe Violanti. « Notre travail consiste à lui apporter une dimension artistique supplémentaire. Par exemple, la commémoration de l’entrée de Jeanne d’Arc dans la ville, le 29 avril, se conclut par l’ascension de la façade de la cathédrale par Antoine le Ménestrel, qui va chercher la lumière au sommet de la cathédrale pour l’apporter symboliquement à Jeanne. Nous ajoutons ainsi notre propre touche à un scénario qui existe depuis longtemps et reste pourtant prêt à s’ouvrir ».

Dans le même esprit, l’organisation du marché médiéval a été confiée à la société E.T.C. (Evènementiel Technique Catering). Le 12 mai, le spectacle son et lumières sur la cathédrale, intitulé « Jehanne et les chrysalides de Sainte-Croix » a été conçu par Damien Fontaine (1er prix à Lyon Lumières), qui bénéficie, pour la partie son, de la collaboration d’Eric Grandmougin, ingénieur électroacousticien. Ce dernier s’occupe en outre de la conception scénographique et technique, son et vidéo du concert Set électro.

Le théâtre n’est pas oublié : a été ainsi programmée, le 5 mai, une pièce de Nô consacrée à l’histoire de Jeanne d’Arc, créée par le maître japonais Tanshu Kano : « une rareté, car ces spectacles ne sont habituellement présentés qu’au Japon et c’est la première fois qu’une pièce de Nô a pour thème une histoire française », explique Thomas Galopin, responsable de la communication à la mairie d’Orléans. En marge des événements créés et promus par la ville d’Orléans, se développent aussi d’autres initiatives. Ainsi, Le Mystère de la Charité de Jeanne d’Arc, de l’Orléanais Charles Péguy, a été mis en scène les 2 et 3 mai, au Centre Charles Péguy, par Jean-Paul Lucet, ancien directeur du Théâtre des Célestins à Lyon. Ce même metteur en scène avait déjà présenté ce spectacle en 2006, à Castelgandolfo, devant le pape Benoît XVI.