bayrouQuel devrait être le rôle de l’Etat en matière culturelle ?

Un rôle de protection et de valorisation, de soutien et d’impulsion. Protection et valorisation du patrimoine, petit et grand, immatériel et bâti ; sensibilisation à la culture dès le plus jeune âge ; soutien et impulsion de la création sous toutes ses formes et sur tous nos territoires, pas seulement à Paris et dans les grandes métropoles. Pour moi, la diffusion de la culture ce doit être comme un système d’irrigation, de canaux, de confluents et d’affluents. Nos concitoyens sont à juste titre fiers de la culture française à travers les siècles ; cette fierté doit être perpétuel renouvellement et émerveillement.

Que pensez-vous du statut actuel des intermittents du spectacle, quels éventuels aménagements voudriez-vous y introduire ?

Il y a un lien entre le régime de l’intermittence et l’accès à la culture, notamment au spectacle vivant, lien avec sa diffusion sur tout le territoire. Ce n’est donc pas un luxe, c’est un moyen d’efficacité pour atteindre tous les publics. Le caricaturer relève donc du mauvais procès. Mais dire cela, c’est dire aussi que les abus mêmes minoritaires, font du mal à l’image du spectacle vivant et qu’il faut les éradiquer avec fermeté.

Que pensez-vous de la lettre ouverte au ministre de la culture et que répondriez-vous ?

Quand on en arrive à écrire une lettre ouverte, c’est que le dialogue est bloqué. Ce n’est pas ma conception de la fonction ministérielle. Je crois l’inverse, à la nécessité de la porte toujours ouverte. On ne construit pas sur le refus et le silence mais sur l’échange.

En dehors des financements directs qui rendent l’Etat « actionnaire » de certains établissements culturels, proposeriez-vous d’autres modes de soutien au développement culturel ?

La crise des finances publiques nous oblige à faire preuve d’imagination. Il importe de trouver d’autres modes de financement de la culture en général et des spectacles en particulier. Outre l’encouragement aux bonnes pratiques (qui ne coûte rien), je pense que nous pourrions utilement explorer deux types de pistes et je les soumets au débat :

  • celle de conventions de développement culturel passées entre l’Etat et les collectivités locales, pour une période de cinq ans qui est d’ailleurs celle des contrats de projet Etat-régions,
  • celle d’une aide dégressive au démarrage des petites structures et compagnies. Nous pouvons enfin progresser dans le mécénat culturel comme cela est déjà fait pour les œuvres d’art ou la restauration du patrimoine.