cie-eauxtroublesDu haut de ses 24 ans, Paul Balagué affiche une belle maturité. Entre fraicheur et volonté, ce jeune metteur en scène a débarqué à Paris il y a peu. Il raconte avec aisance les joies et les peines de son métier. Et c’est peu dire. 

Confronté à une concurrence de plus en plus rude, surtout à Paris, où les compagnies sont très nombreuses, le jeune homme ne désarme pas.

Mise en scène, organisation des répétitions et promotion, Paul Balagué ne manque pas d’énergie même si ce n’est pas toujours facile de garder son sang froid les soirs de premières quand il sait que directeurs et professionnels du spectacle sont dans la salle. « Parfois, on joue plus pour les professionnels que pour le public. C’est un peu triste mais c’est indispensable pour se faire connaître ». Pour autant, il y a du beau dans cette compagnie dont la moyenne d’âge est de 25 ans. C’est un groupe qui aime les plateaux nus, la soie, le cuir et la claque des mots. C’est une équipe qui ne se satisfait de rien dans ce qu’elle voit et qui veut tout changer autour d’elle. « Notre compagnie est une combinaison réussie d’hommes et de femmes qui espèrent atteindre un monde plus merveilleux et plus beau. » 

Une concurrence et des tarifs à la baisse 

cie-eauxtroubles2De fait, les années de crise s’amorcent, les budgets de la Culture qu’offrent les municipalités se réduisent considérablement proposant parfois des tarifs indécents. Un peu surpris, par les normes de sécurité que les municipalités imposent, Paul Balagué ne cache pas son étonnement face aux exigences de certains adjoints culturels : « Parfois je suis surpris de recevoir de la part d’un adjoint à la Culture des demandes précises, sur la mise en scène ou les comédiens. Un véritable cahier des charges ». Mais la flamme est là et la Compagnie compte bien s’installer dans la cour des grands. En attendant, et forte de ses quinze comédiens elle proposera plusieurs représentations cet été dans le sud de la France. Pour l’heure, la Compagnie se lance dans un cursus professionnel, avec une représentation originale de Woyzeck, pièce de Georg Büchner. « C’est un début et ça continuera » conclut le jeune homme.