musiciensQue vient-on faire au conservatoire ? A priori, c’est par envie de faire de la musique, de la danse ou de l’art dramatique qu’on est incité à pousser les portes de ce genre d’établissement. Si la majorité des élèves sortant des conservatoires sont des amateurs, les autres y apprendront leur métier.

L’apprentissage proprement dit se déroule en trois cycles d’une durée de 3 à 5 ans chacune. Le Diplôme national supérieur professionnel de musicien (DNSPM) est le plus haut diplôme décerné par les conservatoires. Il est délivré à l’issue d’un premier cycle d’enseignement supérieur de trois ans par les Conservatoires à rayonnement régional. Des conventions entre ces établissements et l’Université permettent désormais aux étudiants de se voir délivrer par cette dernière, en complément du CNSPM, une licence générale, inscrivant ainsi le cursus des conservatoires dans le premier cycle des Licences, Master et Doctorat.

Car il existe plusieurs types de conservatoire. En dehors des deux conservatoires nationaux supérieurs à Paris et à Lyon, il existe des Conservatoires à rayonnement régional (CRR) et des Conservatoires à rayonnement départemental (CRD). Créé en 1974, le Conservatoire Régional 93 d’Aubervilliers-La Courneuve est assez représentatif des 36 CRR implantés en France. Le CRR d’Aubervilliers propose un parcours allant de la découverte de la musique et de la danse à une pratique confirmée. L’enseignement de la musique et de la danse est structuré en plusieurs cycles, de l’éveil au cycle spécialisé. Le CRR 93 accueille aussi des élèves de Seine-Saint-Denis dès le 2e cycle, et des étudiants de tous horizons en 3e cycle pour les préparer à un diplôme pré-professionnel (DEM). Ce cycle d’études est accessible par un concours d’entrée se déroulant en septembre.

Les candidats, recrutés sur concours ont entre 16 et 24 ans avec un niveau équivalent à la fin de cycle 2 du cursus théâtre des établissements d’enseignement artistique, ou avec une formation musicale préalable souhaitée. Les tarifs d’inscription prennent en compte non seulement la domiciliation mais tiennent compte du quotient familial. Cela peut donc varier de 62 à 409 euros l’année pour un élève inscrit dans un cursus diplômant. Cela peut aller jusqu’à 1324 euros avec forfait.

musiqueUn bon exemple est celui de la Communauté urbaine d’Alençon, préfecture de l’Orne et plus petite communauté urbaine de France. Ce pilier de la vie culturelle locale est réputé pour sons très bon niveau. À la différence du CRR, le CRD n’a l’obligation que de proposer deux spécialités entre la musique, l’art dramatique ou la danse. À Alençon on propose les deux premières. Si les cours dispensés aux 800 élèves vont de l’initiation musicale et la formation instrumentale à l’obtention de diplômes permettant l’accès à une éventuelle formation professionnelle, l’essentiel de l’activité du conservatoire consiste en priorité à développer la pratique amateur. Les tarifs pratiqués sont moins élevés qu’en CRR, de 23,40 euros pour un scolaire habitant la communauté urbaine, jusqu’à 123,90 euros pour un adulte habitant un autre département. Question dates d’inscription, les conservatoires se calquent sur l’année scolaire. On peut s’inscrire entre fin août et mi-octobre.

Du moins jusqu’à cette année, les étudiants musiciens ayant terminé leurs études au conservatoire avec le plus haut diplôme et voulant entamer une carrière professionnelle, se heurtaient à un problème. Le Diplôme d’études musicales, prédécesseur du DNSPM, était reconnu par le ministère de la Culture mais n’était pas homologué comme diplôme d’enseignement supérieur. Cette situation atypique explique le fait que les jeunes musiciens français soient les moins bien diplômés d’Europe. Les  pays voisins de taille comparable à la France ont jusqu’à 10 fois plus d’établissements, délivrant des diplômes homologués entre bac + 3 et bac + 8. Cette situation très désavantageuse, à une époque où la mobilité professionnelle internationale est devenue indispensable, a poussé beaucoup de jeunes musiciens français à poursuivre leurs études à l’étranger. La création du DNSPM souhaite remédier à cette situation.

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