Plus d’un an après l’incendie de ses locaux, l’association qui distinguait chaque année les talents du jazz peine à reprendre pied. L’édition 2012 n’aura pas lieu, mais l’une de ses fondatrices se bat pour que d’autres évènements voient le jour.

Plus d’un an après l’incendie de ses locaux, l’association qui distinguait chaque année les talents du jazz peine à reprendre pied. L’édition 2012 n’aura pas lieu, mais l’une de ses fondatrices se bat pour que d’autres évènements voient le jour

Ils étaient près de 90 participants ce 24 novembre 2011. Des stars, comme Didier Lockwood ou Romane, mais aussi des artistes moins connus. Tous, avaient tenu à être présents sur la scène du Pavillon Baltard à Nogent pour donner un peu de leur temps et partager leur talent afin de venir en aide à une association qui les a fait briller pendant près de 20 ans et aujourd’hui menacée de disparition.

Ce concert de soutien aux Django d’Or devait permettre de rassembler des fonds après l’incendie des locaux de l’association dans la nuit du 7 au 8 janvier 2011. « Tout a été perdu cette nuit là » se souvient péniblement Christiane Hagège. Réveillée en pleine nuit par les pompiers, elle n’a pu que constater les dégâts. En quelques heures, ce sont toutes les archives, tous les documents administratifs, toute la vie de l’association partie en fumée… Employés contraints au chômage… une paperasse sans fin qu’il faut produire à partir de rien…impossible de continuer à organiser la cérémonie. « Il faut pouvoir aller chercher les morceaux chez les labels, les écouter puis les sélectionner. Pour cela il faut du monde, mais sans locaux, c’est très lourd », explique Christiane Hagège.

C’est avec son mari Franck Hagège et Babik Reinhart, le fils de Django, qu’elle a créé ces Trophées Internationaux du Jazz. « Au début des années 90, le jazz était alors relégué en toute fin de la cérémonie des Victoires de la Musique, et le lauréat n’était jamais présent sur scène. Nous voulions donc créer notre propre récompense consacrée uniquement au jazz. »

La conférence de presse de présentation a ainsi eu lieu en présence de Sacha Distel et Nicole Croisille. La Miss France de l’époque est même montée sur scène pour remettre un prix lors de la première édition. Fort de ce succès, l’idée va traverser les frontières avec la création de Django d’Or en Suède, en Belgique, en Italie et, plus récemment, en Afrique. Une aventure de 19 ans brisée par l’incendie.

Vers la renaissance

La cérémonie de 2011 semblait compromise, mais des amoureux du jazz n’ont pas voulu baisser les bras. Eric Barra notamment, qui a lancé sur Facebook un appel à la mobilisation. Rapidement, le bouche à oreille a fonctionné pour organiser un concert de soutien. Objectif : rassembler des fonds et surtout rassembler les acteurs du jazz pour ne pas laisser tomber dans l’oubli les Django d’Or. Résultat, « une soirée magnifique, orchestrée et animée par Romane. Certes, il n’y a pas eu de remise de prix, mais c’est comme si nous avions fait la 20ème cérémonie. Tout le monde a été très présent, que ce soit les musiciens, les techniciens ou les différents prestataires. Tout le monde m’a dit de ne pas arrêter et de continuer. »

Sur le plan financier, l’effet escompté n’a pas eu lieu. Pour remonter une structure, il faut des financements et des aides. C’est ce que cherche actuellement Christiane, mais sans beaucoup d’espoir. « La conjoncture n’aide pas. Les investisseurs sont frileux. » Pas question pour autant d’abandonner, elle se tourne désormais vers d’autres projets. Plutôt que de remettre un trophée tous les ans dans différentes catégories, elle envisage de mettre en place une seule et unique récompense, que chaque lauréat se transmettra tous les ans. Mais pour cela il faudra récupérer un des trophées. Tous ont brulé lors de l’incendie. Des pièces de collection sculptées par Raymond Moretti, et symbolisant la signature de Django Reinhart. « Il y a certains artistes qui ont reçu jusqu’à 5 trophées, je suis sûr que si je leur demande, ils m’en donneront un », envisage Christiane, confiante. « Ce que je veux c’est que l’on continue de parler des Django d’Or, qu’ils continuent d’exister. Je ne sais pas encore bien comment, mais je trouverai. »

Pour ceux qui souhaitent aider l’association, il est possible d’y adhérer. Le bulletin d’adhésion est à retrouver sur le site www. django.org. Pour 45 euros, un DVD gratuit de la cérémonie de 2010 vous est offert.