Pendant près d’un an, des entretiens, dits de Valois, se sont tenus entre les représentants des collectivités territoriales, les syndicats d’employeurs et de salariés, des « créateurs » et le Ministère de la culture. Selon le communiqué de Christine Albanel du 18 février, trois objectifs en découlent : « Renouer le fil parfois distendu du dialogue avec les collectivités territoriales ; mettre en évidence la nécessité d’une réforme de la politique de soutien au spectacle vivant, dégager des pistes de réforme. »

L’importance de ces discussions nous paraît profitable pour le développement d’une politique culturelle cohérente entre secteurs public et privé. Entretiens d’autant plus sérieux que cette politique doit, selon le communiqué, porter notre « culture » hors de nos frontières. Elle doit, en quelque sorte, en devenir l’ambassadrice.

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Il reste, pour faire le tour complet de la politique culturelle française, à parler des hommes et des femmes qui réalisent au quotidien, à l’intérieur de notre hexagone, une multitude de spectacles. De quoi ont-ils besoin ? D’un statut autre que celui de chômeur patenté ? De la reconnaissance de leur travail et de leur qualité à transmettre des valeurs, la richesse de notre culture dans sa diversité ?

Mais aussi comment soutenir l’action de ceux qui n’ont pas accès aux scènes nationales ou aux centres dramatiques, mais simplement aux écoles, aux maisons de quartier et autres « salles improvisées » ou polyvalentes ? Ne sont-ils, pour la grande majorité d’entre eux, que les ambassadeurs locaux de la culture ?

Arrêtons-nous sur la transmis-sion du savoir, du savoir-faire, aussi bien technique qu’artistique. Où commence-t-elle ? Dans les associations ? Les écoles d’enseignement public ou privé ? La formation initiale des artistes n’est pas plus reconnue par les pouvoirs publics que par les partenaires sociaux. En revanche, la formation professionnalisante est reconnue, via l’AFDAS, mais il faut être salarié dans le secteur artistique ou technique pour prétendre y avoir droit.

Ne parlons pas en revanche de la formation « réalisante », celle qui consiste à accomplir son œuvre…, de compagnon. Elle n’existe pas et pourtant ne serait-elle pas une porte pour de nombreux talents ? Le rapport souligne la volonté des artistes de favoriser le « compagnonnage » sans toutefois en préciser la forme… La notion même de compagnonnage reste intéressante pour les artistes et techniciens du spectacle vivant et de l’audiovisuel. Cette idée ouvre un large champ d’investigation pour la transmission et la formation permanente.

Il nous reste à espérer que les Entretiens de Valois ne soient pas uniquement les premiers et derniers chuchotements d’une véritable réflexion.

Nous ne manquerons pas de suivre très attentivement cette initiative et de vous tenir informés de son évolution.