Contexte et facteurs de risques

Le secteur des arts du spectacle, qu’il soit vivant ou enregistré, présente des risques professionnels qui sont essentiellement liés aux accidents de plain-pied (chutes liées à des glissades ou des trébuchements – 23% des accidents), à la manutention (20%) et aux chutes de hauteur (13%), dans un contexte de déplacements fréquents. Or, les traumatismes cervicaux ont 2 causes principales: les accidents de la route et les chutes. Dès lors, cette pathologie est particulièrement fréquente chez les professionnels du spectacle, alors que dans la population générale, ces accidents concernent déjà près de trois personnes pour 1000 habitants.

Mécanisme traumatique et conséquences

Les traumatismes cervicaux, appelés «coup du lapin» ou «syndrome du whiplash», sont le plus souvent liés à une accélération brutale de la tête vers l’avant puis vers l’arrière entrainant une hyperflexion puis une hyperextension du cou. Mais, ils peuvent aussi être issus de mouvement brusque en compression ou rotation. Les lésions, classées en cinq stades, peuvent atteindre le disque intervertébral, les ligaments, les vertèbres et dans les cas les plus graves les structures nerveuses. Les stades 0 et 1 sont associés à des gènes et des douleurs sans signe clinique objectivable ; pour le stade 2, les troubles touchent la musculature et la mobilité cervicale; et pour les stades 3 et 4 les patients présentent des troubles neurologiques et/ou des fractures. Les stades 1 et 2 représentent 96% des cas.

Traitements

La recherche récente sur les traitements des traumatismes cervicaux, montre que pour les stades 0, 1 et 2, il faut encourager un traitement kinésithérapique précoce et actif (renforcement musculaire, proprioception, coordination), associé à un retour rapide à une activité quasi normale. En effet, les colliers cervicaux et l’immobilité ne permettent pas la guérison, mais, serait également facteurs de chronicité. En revanche, pour les stades 3 et 4, la plus grande prudence médicale est de rigueur afin de décider d’un traitement adéquat en fonction de la gravité des lésions.

Du traumatisme à la chronicité

Le traumatisme cervical doit être considéré avec sérieux car 50% des patients présentent des troubles persistants plus de douze mois après l’accident. La chronicité des symptômes fait basculer la pathologie dans «la cervicalgie», représentée par des douleurs récurrentes souvent handicapantes pour l’évolution d’une carrière. Les opérateurs « prises de vue » sont particulièrement confrontés aux cervicalgies. En effet, ces douleurs concernent 39% des professionnels pour la caméra poing, 42% pour la caméra épaule et 38% pour la caméra sur trépied. Contrairement à la plupart des métiers du spectacle, ces professionnels travaillent plutôt en statique dans des postures qui sont directement liées au matériel utilisé.

Prévention

La prévention doit limiter les facteurs de risque à l’origine du traumatisme initial. Alors que le nombre de déplacements peut difficilement être réduit, nous pouvons agir sur la position de l’appui-tête dans les véhicules qui doit être fonction de la taille des voyageurs. Pour les chutes au sol, il faut identifier et matérialiser les zones à risques telles que les sols glissants, les marches, les objets, les câbles,… Lors de la mise en place des décors, les escabeaux et les échelles doivent être stabilisés pour limiter les chutes de hauteur. Lors du travail de figures aériennes, l’utilisation de dispositif de sécurité doit être privilégié ainsi que des conditions sonores et lumineuses stables. Suite à un traumatisme, la prise en charge rapide et adéquate sera un facteur de prévention pour limiter le risque de chronicité des troubles cervicaux.

Santé23

Les informations et conseils proposés s’inscrivent dans une logique de prévention. Ils ne peuvent en aucun cas se substituer à la consultation d’un médecin ou d’un professionnel de santé pour l’établissement d’un diagnostic précis et la prescription d’un traitement adapté.