Dominique Malecot, du journal « Les Echos » nous informe que la région Ile-de-France souhaite compléter son dispositif de soutien au cinéma qui fait déjà vivre, selon son article, 20.000 permanents et 110.500 intermittents, ce qui place cette région en position de deuxième contributeur, après le CNC, pour le soutien du cinéma français.

Impressionnant, même si on peut avoir quelques doutes sur ces chiffres, quand, par ailleurs, dans toute la France, on évalue à 140.000 le nombre total des intermittents du spectacle et de l’audiovisuel. Mais, venons à l’initiative nouvelle qui nous est présentée. Il s’agit d’aider les scénaristes débutants ou déjà professionnels confirmés, à raison d’une trentaine par an, par un versement de 2.000 euros par mois sur une durée maximum de six mois. Une commission composée d’élus et de professionnels sera chargée de choisir les candidats sur des critères artistiques, professionnels et, je présume, politiques s’agissant des élus. L’opposition siègera-t-elle également dans cette commission?

Nous ne pouvons qu’approuver ce nouveau dispositif, nonobstant quelques menus éclaircissements dans la procédure. Il s’agit donc, d’une aide à l’écriture de scénarios, ce qui peut permettre l’émergence de nouvelles générations de scénaristes et donc, de nouveaux films susceptibles de stimuler l’industrie cinématographique de notre pays.

Cependant, si ce type d’aide aux artistes et à l’ensemble des professionnels du spectacle devait se généraliser de la part des pouvoirs publics, ne devons nous pas craindre une standardisation de la production culturelle qui s’inscrirait dans des critères ou des « valeurs » qui auraient pour résultat de gommer, sinon le talent, du moins le génie ? Ne peut-on pas imaginer d’autres formes de soutien au monde du spectacle et de l’audiovisuel qui ne passeraient pas uniquement par des subventions ? Et si on faisait confiance aux professionnels en leur permettant, voire en les aidant, à mutualiser leurs moyens, joindre leurs forces dans une démarche d’économie solidaire ? Est-ce que, dans ces conditions, la création ne serait pas également stimulée, en toute liberté et indépendance ?

C’est une question de point de vue et… de confiance. Une question qui se posera forcément à notre nouvelle ministre de la Culture.