Les « intermittents » bénéficient d’un statut protecteur. À condition de ne pas se casser une jambe… 

Les artistes professionnels sont géné- ralement sereins en raison de leur statut social d’ « Intermittent du spectacle ». Mais la reconnaissance de ce statut s’arrête aux portes de Pôle Emploi. En effet, la Sécurité sociale n’a pas les mêmes critères et il faut travailler davantage pour bénéficier de ses indemnités journalières… Oh, pas beaucoup : seulement 9 « petits » cachets supplémentaires, ou 108 heures… Mais si vous ne les avez pas, commence la descente aux enfers. Imaginez que la maladie vous cloue

chez vous, avec une jambe cassée par exemple : plus de spectacles, plus de répétitions, plus d’ « Assedic »… en un mot, plus de revenus. Heureusement, vous dit-on, la Sécurité sociale va vous indemniser et, par ricochet, Pôle Emploi vous octroie une équivalence de 5,6 heures par jour.

Hélas, la réalité est tout autre. Si vous n’avez pas assez travaillé selon les critères propres à la SS (615 heures dans l’année précédente), vous ne recevez pas d’indemnité journalière, donc pas d’équivalence pour Pôle Emploi et, évidemment, pas d’indemnisation chômage l’année suivante. Pour résumer, vous pensiez naïve- ment être couvert du fait des cotisations sociales que vous avez payées durant des années… Vous vous trompiez, et votre désillusion ne fait que commencer. Mais rassurez vous, nous vivons dans le pays le plus avancé socialement en ce qui concerne les « intermittents du spectacle ». Du moins est-il réconfortant de le croire…