Le vocable est connu, souvent employé, et même galvaudé. Il est de bon ton d’être solidaire de la misère du monde, surtout en pensée, ou par de belles déclarations aussi peu courageuses qu’elles sont consensuelles. Tout le monde se dit solidaire de tous. Les banques et les sociétés d’assurances, en particulier, aiment par-dessus tout employer ce mot évocateur.

Peut-être que l’inconscient collectif y voit une sorte d’engagement à distance qui reste finalement au niveau de l’intention et permet de se regarder dans la glace le matin avec le sentiment d’être une bonne et honnête personne.

Pourtant, il semble que ce vocable de solidarité se soit particulièrement développé sous nos cieux à partir des combats menés par Lech Walesa en Pologne à la tête du mouvement ouvrier «Solidarnösc», dans les années 70/80.

Cette notion de solidarité avait tout son sens à cette époque. Car il s’agissait bien d’agir ensemble et chacun dépendait de tous. Chaque acteur de Solidarnösc, quel que soit le rôle propre qu’il avait à jouer, était complémentaire et donc solidaire du mouvement tout entier.

Pourquoi ne pas imaginer que, dans cette période économique difficile, les professionnels du spectacle, grands et petits, aux métiers différents mais complémentaires, se dotent d’un outil de solidarité.

Il semble que ce soit l’objet de la carte Saltimbank, dont il est largement question dans ce numéro. Au-delà des avantages pratiques qu’elle confère à ses détenteurs, celle-ci doit permettre une vraie solidarité agissante et interactive entre tous les professionnels du spectacle. Alors, soyons solidaires et ce ne sera pas, cette fois, qu’une simple posture !

 

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