Faut-il se le cacher ? Depuis bientôt deux ans, on parle de le « crise », comme on perle des Intempéries, ça va, ça vient, ça varie d’intensité, ça touche davantage certaines catégories de citoyens que d’autres. Ainsi va la crise. Le mot lui-même est devenu banal.

Pourtant on note une vive émotion dans le monde de la culture â la vue des gros nuages qui bouchent les horizons et menacent l’avenir des subventions. Déjà 2008, Christine Albanel avait donné un tour de vis, peu apprécié par les compagnies théâtrales et autres équipes de création qui ont dû amputer leurs projets.

Les entretiens de Valois ont-ils calmé les inquiétudes ? Ou bien ont-ils permis de vérifier cette affirmation du bon Molière tirée de « L’Avare » : « De le louange, de l’estime, de la bienveillance en paroles, et de l’amitié tant qu’il vous Plaira mais de l’argent, point d’affaire. » ?

Non seulement le vis continue de tourner du côté du ministère, mais les collectivités territoriales à leur tour, qui sont les principaux partenaires de l’État en matière de politique culturelle, font valoir les mêmes arguments (crise oblige) et élaguent leurs budgets culturels, comme sociaux et sanitaires. Tous ces secteurs d’activité dépendant relativement de l’aide publique.

Mais admettons quand même que le gouvernement actuel ne nous prend pas en traître. Réduire le déficit de l’état en maîtrisant les budgets, cela ne peut se faire sans toucher aux subventions.

Cela pourrait être générateur de pertes d’emploi et dans certains cas, mettre fin à de belles aventures culturelles.

Consolons-nous néanmoins en pensant aux très nombreux intermittents du spectacle vivant et de l’audiovisuel qui travaillent, bien souvent à grand peine, en dehors du secteur public et sans subvention, mais qui se donnent entièrement et avec autant de talent à leur large public et méritent ainsi de voir leur profession reconnue et pérennisée.