On le voit tous les jours : Ce qui fait scandale fait vendre.

La revue Télérama nous révèle la rentabilité sonnante et trébuchante que rapportent les « bios » indiscrètes des artistes de renom. C’est le prix de la gloire nous dit-on et tant pis pour l’artiste qui ne veut pas succomber aux trompettes de la renommée, lesquelles sont souvent bien mal embouchées comme l’a si bien chanté le regretté Georges Brassens. Mais toute aventure culturelle a ses risques et pour être connu, surtout si le talent n’est pas au rendez-vous, il faut faire dans la provocation. Rien de tel qu’un parfum de scandale pour toucher l’opinion. Marcel Duchamp l’avait compris en son temps et depuis, il est de coutume de choquer le bourgeois pour intéresser les médias. Dans le domaine du scandale médiatique, les choses tendent à évoluer. Il est de bon ton de nos jours de s’en prendre aux symboles sacrés de nos civilisations. Le risque est quasi-nul, car au nom de libertés chèrement acquises, nul ne saurait blâmer de telles démonstrations, si ce n’est la poignée de ceux qui, blessés dans leur sensibilité fera un tel battage que la publicité sera gratuitement assurée, au nom précisément de la liberté d’expression.

Au bout du compte, la provocation sans vrai risque laisse un gout d’amertume : Où est l’aventure culturelle ?

La répression dont sont victimes les « Pussy riots » en Russie, du coup relance l’intérêt. Il y a un vrai risque à rechercher le scandale dans ce pays où la riche culture est deux fois millénaire. Car, est-ce vraiment l’atteinte à la majesté de Poutine qui est condamnée, comme nous l’affirment les organes de presse du monde unanime ? Ou seulement un concert sauvage de rock dans une église orthodoxe consacrée ? Ou les deux ? Quoi qu’il en soit, la lourde peine, fort regrettable par ailleurs, que subissent les jeunes femmes, redonne toute sa signification au scandale qui devrait constituer en premier lieu une véritable prise de risque. Deux ans de prison c’est cher payé, mais la célébrité du groupe est assurée.