Profession Spectacle a fortement réagi aux propos largement exprimés par les pouvoirs publics au début de cet été, condamnant implicitement le régime social des intermittents de l’audiovisuel et du spectacle vivant. Nous avons dit combien nous nous inscrivions en faux devant ces procès en sorcellerie qui consistent à faire porter aux seuls intermittents le déficit de Pôle Emploi. Cependant, un document confidentiel de l’Unedic montrait déjà en 2002 que, parmi les 40 plus importants employeurs d’intermittents, figuraient en bonne place les sociétés de l’audiovisuel public et privé, les producteurs télévisuels, les producteurs de cinéma… Les soi-disant intermittents dont il est question ici sont des permanents bénéficiant injustement du régime des intermittents. C’est ce que certains journalistes appellent les « permittents ». Entendons-nous bien, ce sont les employeurs, notamment publics qui sont les premiers délinquants dans cette affaire et c’est donc à eux de faire le ménage chez eux et aux pouvoirs publics de les y contraindre au besoin. Ces abus ne doivent pas devenir l’arbre qui cache la forêt. Nous refusons la vieille rhétorique qui consiste à pointer du doigt un défaut, bien réel mais circonscrit, pour passer à la trappe tout un système. Ce qui n’empêche pas de condamner sans réserves les « permittents » qui par manque de scrupule pourraient mettre en danger un régime solidaire, intelligent, et judicieusement adapté (même s’il peut encore évoluer) aux professionnels du spectacle vivant et de l’audiovisuel.