Créé en 1973 pour faire face aux manques d’organismes de formation, le CFPTS, Centre de Formation Professionnelle aux Techniques du Spectacle, est le plus grand établissement de ce type en Europe.

Installé à Bagnolet dans une ancienne usine, le CFPTS tient ses quartiers à quelques pas de la gare routière internationale de Bagnolet. Les quelques 1.200 stagiaires annuels, qui travaillent tous dans le spectacle vivant, viennent ici pour se perfectionner ou se reconvertir au sein de l’un des 93 stages proposés dans les filières de la régie ou de la technique son, lumière, décor et accessoires, ou encore de l’administration de spectacle vivant. Dans les mêmes locaux, un Centre de Formation des Apprentis du spectacle vivant et de l’audiovisuel offre une formation initiale en alternance sur deux ans à quelques 80 aspirants. L’enseignement est dispensé par des formateurs professionnels provenant pour 90% d’entre eux du monde du spectacle. Voilà en un court résumé, le CFPTS.

 

Le manque de centres de formation spécifique en formation continue a amené ses fondateurs au début des années 1970 à se lancer dans l’aventure. Le constat était simple : Les entreprises voulaient utiliser immédiatement des gens déjà bien formés et les nouvelles techniques, notamment dans le son, requièrent un haut niveau de savoir- faire. De plus, le travail de terrain ne donnant pas toutes les ficelles de bases du métier et, un ancien cooptant un jeune sur le tas, ne suffisant plus, voilà pourquoi, il y a presque 40 ans, le CFPTS est né sous l’égide des théâtres nationaux, du ministère de la culture et de la fédération CGT du spectacle. Le conseil d’administration s’est depuis agrandi. Les syndicats de producteur Prodis et de prestataires de service Synapse ont rejoint l’entreprise, participant ainsi à son développement.

Apprendre les bases et apprivoiser un matériel dernier cri

Les stages du CFPTS sont connus et reconnus dans la profession. On y vient pour se perfectionner ou bien changer radicalement de branche comme le confie Elodie, 37 ans, mettant fin à ses 20 ans de danse classique pour se lancer dans la régie d’orchestre. « J’étais déjà venue il y a quatre ans pour une formation sur la machinerie car cela m’intéressait de m’y connaître un peu. Je suis revenue pour acquérir des connaissances dans le domaine de la régie technique. Ce qui m’a beaucoup intéressée, ce sont les formations courtes, c’est plus facile à caser dans son agenda. Une formation comme la mienne donne aussi beaucoup de clés par rapport au métier. Dans le spectacle, le dialogue est important et c’est bien de pouvoir tous parler d’un même truc avec les mêmes mots.»

Gagner du temps en partageant un langage commun, voilà un des exemples des savoir-faire dispensés qu’on ne peut pas acquérir sur le tas. « On apprend ici des clés techniques qu’on ne voit pas sur le terrain, car souvent chacun préfère garder ses trucs à lui» explique Alex, 34 ans aux prises avec les manettes d’une console dernier cri, comme la plupart des équipements du centre. Dix ans de métier en tant que technicien plateau, il est venu en stage option lumière : « Je passe quatre mois et demi pour une grosse remise à niveau, ça me permet de découvrir d’autres techniques et comme il n’y a que deux types de formations comme ça en France, je n’ai pas de souci pour le boulot après.»

Pas de souci pour trouver du travail, c’est l’argument pour lequel on se bouscule aux portes du CFPTS. D’ailleurs, même si le financement, notamment via l’AFDAS, n’est pas un frein pour un intermittent sachant se débrouiller, la sélection à l’entrée est rude. Le CFA ne prend qu’environ 40 apprentis sur 250 postulants. Mais, de l’avis de tous, cela vaut carrément le coup. « On a ici des grosses, grosses bases pour attaquer le métier et rien qu’avec la classe, on a aussi un bon réseau pour après, déclare Matthieu, 29 ans, en stage régisseur lumière. On a une vraie carte de visite en sortant d’ici.»

Cette véritable carte de visite qu’offrent les stages du CFPTS existe d’abord parce qu’il y a « une convergence d’intérêts entre employeurs et salariés », note Patrick Ferrier, directeur de l’établissement depuis quatre ans et sur place depuis vingt ans. Et il ajoute, « pourquoi nos stagiaires et nos apprentis ont du travail ? Grâce à la création de réseaux. Depuis le temps que nous existons il n’y a pas une entreprise de spectacle en France qui n’ait au moins un de ses employés qui soit passé chez nous.» Et, pour continuer cette œuvre, les 6.000 m2 du centre de formation vont faire peau neuve à partir de 2013 pour, comme l’assure Patrick Ferrier « rendre cet outil encore plus performant.»

 

Les diplômes remis par le CFPTS Trois titres professionnels :

  • Trois titres professionnels :
    • Régisseur de spectacle (niveau 3, inscrit au RNCP)
    • Régisseur général (niveau 2, inscrit au RNCP)
    • Directeur technique de spectacles vivants (niveau 2, inscrit au RNCP)
  • Deux diplômes d’école :
    • Peintre décorateur scénique et d’intérieur
    • Administrateur de spectacle vivant
  • Un CAP Accessoiriste réalisateur.

Le CFA du spectacle vivant et de l’audiovisuel remet quant à lui quatre diplômes, dispensés par l’INA :

  • un BTS métiers de l’audiovisuel option métier du son
  • un BTS métiers de l’audiovisuel option montage et post-production.
  • un diplôme INA documentaliste multimédias.
  • une licence professionnelle réseaux et télécommunications systèmes audiovisuels numériques.