Créé par Jean Vilar, sur une initiative privée, voilà 64 ans, le festival d’Avignon est le plus ancien de France. Une association fondée en 1980 assume aujourd’hui sa direction technique et artistique. Sa co- directrice, Hortense Archambault, répond à Profession Spectacle.

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Hortense Archambault

L’association invite les artistes et se charge de leur séjour : c’est nous qui allons les chercher à la gare, qui leur trouvons un hébergement – nous avons 1 500 artistes à loger, auxquels il faut trouver un appartement dans une ville surpeuplée –, qui payons leurs cachets… Nous aussi qui nous occupons de la programmation et co-produisons.

Comment la ville intervient-elle ?

Elle met à notre disposition les services de la voirie, des fêtes, de la sécurité… ainsi que les lieux qui nous permettent d’accueillir les artistes. Une vingtaine de lieux municipaux sont ainsi transformés en théâtres, alors que ce n’est pas leur vocation originelle. Le défi consiste à adapter le spectacle au lieu : il faut réfléchir à ce qui est possible en matière de gradins, réaliser parfois des adaptations techniques, etc. Cela demande un gros travail de préparation. Pour cela, il est important que les artistes viennent préalablement voir les lieux.

De quels moyens humains disposez-vous ?

Nous employons 25 salariés permanents, et 750 l’été. Nous nous sommes professionnalisés dans les années 80 et ne faisons pas appel aux bénévoles.

Qu’en est-il du off ?

A la fin des années 60 se sont installées, à côté du festival, des compagnies de plus en plus nombreuses qui se sont organisées et ont loué des espaces de spectacle privés. Il existe aujourd’hui une centaine de théâtres dans le off, qui accueillent chacun huit compagnies dans des petits lieux de 50 à 200 places. Nous présentons au contraire une seule compagnie dans un lieu beaucoup plus vaste : 2 000 places par exemple dans la Cour d’honneur.

Propos recueillis