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Olivier et Carole Mayran de Chamisso et leur fils Fabrice, co-auteur de Piano à la carte

Devenir compositeur, c’est une histoire d’amour. Et parfois d’un amour scellé par celui de la musique.
Né dans une famille de mélomanes et attiré très jeune par la guitare, Olivier Mayran de Chamisso a appris tout seul à jouer de cet instrument, en écoutant les disques de guitaristes comme Alirio Diaz, Andrés Ségovia, Narciso Yepes, ou encore Alexandre Lagoya…

Carole, pour sa part, a bénéficié des leçons d’une tante pianiste concertiste, suivi les cours du conservatoire national de région (CNR) de Strasbourg et fini par décrocher… un diplôme d’ingénieur agronome, avant de revenir à la musique.
À la fin des années 70, leurs chemins convergent et se croisent au CNR de Versailles, où ils fréquentent le même cours d’harmonie. « Les élèves composaient et le professeur jouait leurs compositions, raconte Olivier. Carole et moi avons réciproquement été séduits par nos travaux. C’était le début d’une harmonie conjugale… »

… Et d’une œuvre aussi diverse que féconde. Leur inspiration s’inscrit dans le sillage des grands compositeurs romantiques, mais ils adaptent aussi des mélodies originales à la World music et aux rythmes actuels (jazz, bossanova, blues, rock, disco, raï)… A ce jour, près de 45 partitions ont été éditées sous leur nom, chez Combre, Billaudot, Schott frères… Ils viennent de publier chez Delatour un cahier intitulé « Le piano à la carte », auquel leur fils Fabrice a également collaboré. En outre, trois opus paraîtront bientôt aux Editions Schott Mainz, en Allemagne : « L’équivalent d’une publication chez Gallimard pour un écrivain », précise Olivier.

Leurs œuvres sont aujourd’hui au programme des concours (Steinway, Ile de France, Bellan), des conservatoires et sélectionnées par les com- missions FFEM et CMF. Eux-mêmes sont régulièrement invités à participer aux jurys.

Pas facile de se faire éditer quand on est jeune compositeur
Cette reconnaissance est le fruit non seulement du talent et du travail, mais aussi de la persévérance. Avis aux futurs professionnels : « Il n’est pas facile de se faire éditer quand on est jeune compositeur, explique Olivier. Les éditeurs vous refusent sous prétexte que vous n’avez encore jamais été édité… Il ne faut pas se décourager, revenir par la fenêtre lorsque la porte se ferme, ne refuser aucune commande, écrire tout le temps. » Par ailleurs, les rapports avec les éditeurs évoluent : « Autrefois on déposait le manuscrit à la main et ils se chargeaient de la gravure. » Aujourd’hui, tout passe par un logiciel de composition et d’édition musicale et, de plus en plus souvent, les auteurs doivent corriger eux-mêmes les épreuves, trouver des musiciens qui acceptent d’enregistrer l’œuvre gratuitement, traduire le livret en anglais (Internet oblige), et enregistrer le CD qui l’accompagne – un travail confié à leur fils.

Les éditeurs, quant à eux, assument la publicité, le tirage sur papier et la duplication du CD.
Au bout de ce labeur, ses œuvres sont loin d’assurer de quoi vivre au couple, qui a par ailleurs ouvert un cours de guitare et de piano. Mais le désir de créer reste le même : « Nous continuons à travailler pour produire un jour un best-seller, à l’échelle européenne. »