Metteur en scène de théâtre, scénariste, réalisateur, l’homme cumule des dizaines de films et une passion débordante pour son métier.

Les auditions pour le concours d’entrée au Conservatoire national d’art dramatique de Paris viennent à peine de se terminer. Même s’il est épuisé, Pierre Aknine exulte. Il est l’un des présidents du jury et vient d’écouter près de quatre cents candidats. Voir, entendre des comédiens, des bons et des moins bons, se dire que parmi eux, il y a peut être la perle rare. Il adore ça. Les textes, les planches, il l’avoue, c’est sa vie. Et si aujourd’hui, Pierre Aknine est un réalisateur connu et reconnu, qui aime le cinéma, la mise en image, il sait qu’il le doit au théâtre et à tous ces auteurs qui l’ont formé pendant quinze ans. « Les grands auteurs, les textes m’ont modelé. Mieux, ils font partie de ma vie ». Insistant sur ce socle magistral qu’est le théâtre, qui aide en tout, le réalisateur explique que sans cette formation initiale, comédien ou cinéaste ne peut pas faire illusion longtemps, même si certains très talentueux s’en sortent sans l’avoir pratiqué. Au cinéma, j’apprécie particulièrement la mise en image et je crois que le théâtre aide le cinéma pour tout : Du scénario à la réalisation en passant par la mise en scène.

Pierre Aknine travaille d’abord pour le théâtre en mettant en scène des pièces classiques et surtout les œuvres de Roland Dubillard (Les Diablogues, les Crabes, Si Camille me voyait et La Maison d’os). Il fait ses premières armes dans le métier en tant que scénariste, écrit de nombreux scénarios pour le cinéma et la télévision travaillant notamment pour Alexandre Arkady. Avec « Jean Moulin, une affaire française » qu’il écrit et réalise, Pierre Aknine trouve la justesse de son ton. Son dernier film Crime d’Etat sur la mort de Robert Boulin, ministre en exercice de Valéry Giscard D’Estaing, a fait reparler de l’affaire. C’est aussi comme ça que le réalisateur voit son métier.

Métiers à risques 

Et si on l’interroge sur les métiers du cinéma ou du théâtre, Pierre Aknine s’exprime franco. Quand on embrasse une carrière dans ces métiers, on le sait on prend des risques. « Il y a de la place pour beaucoup et n’en déplaise aux vieux grincheux, je trouve qu’il y a beaucoup de talents aujourd’hui. Mais c’est un métier difficile qui l’a toujours été. ». Autrement dit, si vous cherchez la sécurité de l’emploi voire les cachets réguliers, un conseil, tentez plutôt les concours de la fonction publique.

 

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