Entre un suspect et un coupable, pour l’administration, la frontière est mince. Noël Billiet, chanteur et comédien, en sait quelque chose pour avoir été soupçonné en 2007 de fraude à l’assurance-chômage, comme les 200 professionnels du spectacle dont l’association Abrasif gérait les feuilles de paie en Haute- Savoie. « Ma bonne foi a été établie, mais je reste, depuis, inscrit sur la liste rouge, dit-il. Chaque demande de renouvellement fait l’objet d’un audit et j’attends six mois avant de toucher mes premières allocations. »

Les soupçons de la DDTE savoyarde ne s’effacent pas aisément. En octobre 2009, elle a supprimé à Noël ses allocations pour la période du 1er avril jusqu’au 30 septembre 2009. Elle lui reproche de n’avoir pas déclaré aux Assedic 6 demi-journées de travail bénévole effectuées en 2006, 2007 et 2008, au bénéfice d’une association locale.

Le comédien a beau saisir en décembre 2009 une commission de recours pour faire lever la sanction, il est radié dans la semaine suivant la décision de la DDTE du Pôle Emploi d’Albertville, qui lui demande le remboursement de sommes très supérieures à celles qu’il a effectivement touchées au cours de la période concernée. « Nous avons constaté que vous avez indûment perçu la somme de 4985,66 € pour le motif : ABSENCE DE MOTIF… », précise mystérieusement le courrier de Pôle Emploi.

« J’ai demandé un entretien à l’agence Pôle Emploi d’Albertville, mais j’ai l’impression que ça les dérange », explique Noël, qui a saisi le médiateur de Pôle Emploi. Celui-ci, qui l’a contacté une première fois en février 2010, débloquera-t-il la situation ? Le comédien a également fait inter- venir le délégué SFA-CGT local. Une démarche effectuée en sa compagnie auprès de la DDTE n’a pas eu d’effet. « J’attends un contact avec un délégué général SFA-CGT de Paris, qui décortiquera le dossier avec moi », annonce Noël. Affaire à suivre…