SmektalaFrederic Smektala, sur scène, c’est Smek ! Tout simplement… Et à 50 ans Smek, il en a fait des choses. Dans les années 80, il est l’un des premiers aventuriers des radios libres, travaille à MFM, sur NRJ avec Max Guazzini, tout en collaborant à différentes télévisions et grandes radios. En 1990, il démarre sa carrière de comédien avec Jean-Luc Boutté à la Comédie Française, puis joue notamment dans les compagnies de Francis Huster et celle de Robert Hossein. En 2004, il crée sa propre compagnie de théâtre, « La Compagnie du Perche », installée à Nogent-le-Rotrou. Dans cette région qui l’inspire, il propose des spectacles, des lectures interactives et réalise des créations de grand succès.

Comédien et musicien

Musicien, il l’est aussi. Le jazz et la mise en scène, il aime ça. Et il aime faire partager ses passions au plus grand nombre dans son fief percheron.

trenet

Mais l’histoire de Smek, c’est aussi celle d’un descendant d’immigrés polonais installés dans le nord de la France qui grandit à l’écoute des chansons françaises d’aprèsguerre. « J’ai été élevé à la sauce Trénet, explique-t-il. Quand d’autres écoutaient Téléphone ou AC/ DC, moi, j’écoutais Trénet et je reste toujours fidèle à mes goûts ». Pour Fredéric Smektala, Charles Trénet est « l’inventeur de la chanson française d’aujourd’hui ». Pas moins. A ses yeux, seul Yves Montand peut l’égaler. « Ce que j’aime chez Montand, c’est son répertoire. Pas en tant qu’auteur bien sûr, mais en tant qu’interprète. C’est grâce à ses interprétations qu’il s’est fait connaître et non par ses textes ». L’époque du music-hall, le chant joué sur scène, pour Smek c’est la grande époque de la chanson française. C’est donc tout naturellement que les 100 ans de la naissance de Trénet, en 2013, ont été, pour lui, l’occasion de lui rendre hommage au travers de plusieurs concerts comme il l’avait déjà fait auparavant pour Montand.

Ambiance sonore de la Libération

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Ses chansons sont aussi la résonnance d’une époque, comme le remarque Smek. A Nogent-Le-Rotrou plane encore le souvenir du maquis de Plainville, où 171 résistants vécurent pendant plusieurs mois et délivrèrent la ville le 11 août 1944, trois jours avant l’arrivée des Américains, et de continuer le combat. « Mon père, mineur dans le Pas de Calais, était résistant et j’avais beaucoup entendu parler de la guerre par ma mère. Ce qui s’est passé à cette époque doit nous servir de leçon et de guide pour ne pas oublier. » Sa manière à lui de ne pas oublier, c’est de chanter les artistes de ce temps-là. Trénet et Montand premiers parmi leurs pairs, évidemment.

L’ambiance sonore de la Libération avec des véhicules d’époque, des batailles reconstituées, sont une autre manière de faire revivre la mémoire de ceux qui nous ont précédés. « Je suis pour les hommages, car il faut faire attention à ne pas oublier, mais je suis agacé par ces excès de dépenses en souvenir du débarquement, alors que l’on pourrait utiliser cet argent à autre chose. Alors qu’à l’inverse, on attend le dernier moment pour décorer des vétérans qui le méritaient depuis longtemps.»

Pour le chanteur, les artistes devraient s’investir dans les commémorations chacun à leur façon. « Pour ma part, je me contente de faire des évocations musicales, à travers de grands chanteurs, dans le cadre d’une exposition sur la Libération comme à Alençon en juin, ou d’animer un bal comme à l’époque. Mais, je n’en fais pas un business ».