Cannes 2013 : la palme du mépris revient à… Abdellatif Kechiche. Se saisissant du scandale, Rue89 a enquêté : « « La vie d’Adèle » et la vraie vie des tournages ». Cependant, le magazine en ligne de gôôôche n’a pas enquêté sur ce tournage, mais sur les tournages en général. L’angle du papier est simple : pour faire du cinéma de qualité, on ne peut respecter les règles, faute de budgets suffisants. Et voici donc Kechiche, le petit tyran mégalo, quasiment absout. Pire : non content de verser dans la culture de l’excuse, Rue89 en rajoute sur la culture du mépris, avec ce verbatim puant de condescendance d’un certain Gaël, critique et scénariste. Selon lui, ce film est un « bouc émissaire » car, paraît-il, « ces conditions sont monnaie courante dans le circuit du cinéma dit d’auteur, au contraire d’un cinéma plus populaire, qui offre de belles conditions de travail pour un film généralement très mauvais ». En quelque sorte, on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs, ou sinon on fait de la merdre. Et la merde, bien sûr, c’est populaire. Culture du mépris, mépris de la culture… populaire.
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