Il existe une espèce d’idéal partagé par grand nombre de nos contemporains qui a le mérite d’être proclamé haut et fort, aussi bien par les fonctionnaires du Ministère de la Culture qui rédigent toutes sortes de chartes, que par les artistes engagés sans risque : C’est la lutte pour un monde « plus juste et plus solidaire ». Et, pour appuyer cette détermination farouche, notre « élite », qui n’a peur de rien, parle avec exaltation de la « diversité ».

Ah ! les braves gens !

Entendons-nous bien, faire partie de la diversité, c’est être d’Afrique sub-saharienne, d’Afrique du nord, d’Amérique du sud et de tous les Orients. La diversité, c’est la richesse des cultures, cette merveilleuse mosaïque qui nous permet de comprendre qu’il existe de nombreuses traditions parfois très anciennes en dehors de la nôtre.

A côté de cela, on nous parle de mondialisation, de métissage universel, et ce sont souvent les mêmes qui se réjouissent de la dissolution des cultures historiques, dans un grand tout plus ou moins « marchand ».

D’abord, je ne vois pas pourquoi je ne ferai pas partie, moi aussi, parisien de banlieue depuis de nombreuses générations, de la diversité. Quand un journaliste diplômé demande à la sortie d’une exposition : Est-ce que la diversité était représentée ? On a envie de répondre : « Ben oui, j’étais là. »

Car diversité suppose cohabitation des différences. A y regarder de plus près, quand on met des gens différents ensemble, on est aussi différent d’eux qu’ils sont différents de nous. Nous faisons donc tous partie de la diversité.

Et, quand on nous parle de diversité culturelle, on a envie de voir s’exprimer les spécificités de telles ou telles cultures, qui en font précisément la richesse et l’originalité. Un métissage généralisé, tel que le préconise Jacques Attali par exemple, contrarierait précisément cette diversité et nous ferait entrevoir un univers bien étrange et certainement bien monotone.

Car, ce qui fonde les cultures, c’est une relation de l’humanité avec le sacré, l’immanence, la transcendance. Et chaque peuple a son Histoire.

Plus elles deviennent marchandes et plus elles perdent de leur verticalité et moins elles ont besoin de puiser dans leurs racines et de s’affirmer dans leurs originalités. Elles se banalisent, s’adoptent par le premier fumeur de pétard venu et finissent par disparaître.

Alors oui, défendons la diversité, dans un monde plus juste et plus solidaire.