A 63 ans, il n’a rien perdu de son amour pour un instrument pas comme les autres. Georges Schmitt a consacré sa vie à la flute de pan, mais pas que. Itinéraire d’un artiste pas comme les autres. 

Il est des passions dévorantes qui façonnent une vie. Pour Georges Schmitt, c’est la flûte de pan. Rares sont ceux qui la maîtrisent, encore plus rare ceux qui lui ont consacré leur vie et ont réussi.

Vous l’avez déjà sûrement entendu, déjà fredonné ses ritournelles. Souvenez- vous de la pub Jacques Vabre dans les années 80 ou encore celle du jambon Herta un peu plus tard. Mais résumer sa carrière à ces simples mélodies serait passé à côté de l’essentiel. En tout George Schmitt a 15 albums à son actif, dont 9 disques d’or Sony Music. L’un d’eux vendu à plus de 700 000 exemplaires.

Petit fils et fils de musicien, son père ne voulait pas qu’il embrasse la profession. Il sera donc ajusteur mais n’exercera jamais. Attiré par le folklore sud américain, à la mode dans les années 60, il découvre l’instrument qui va guider sa vie : la flûte de pan. Avec l’oreille musicale héritée de sa famille, il se rend rapidement compte que la qualité des instruments proposés dans le commerce laisse à désirer.

Qu’à cela ne tienne, il construit lui-même ses flûtes, les perfectionnant au fil du temps. Il inventera même un modèle accordable, idéal pour se fondre dans un orchestre ou pour réaliser des duos.

Des concerts, des enregistrements et des souvenirs. Les plus beaux ? “Ce sont deux rencontres”, se rappelle- t-il avec nostalgie. Deux rencontres avec deux géants. Le premier : Ennio Morricone “Il m’a dirigé lors d’un concert en Italie. C’était une grande fierté, un grand honneur.” Le deuxième : le commandant Cousteau. Pour accompagner ses documentaires l’homme au bonnet rouge a besoin d’une musique, et d’un instrument qui puisse ajouter de l’émotion aux images et aux histoires qu’il raconte. “Il m’a fait venir dans son bureau, il y avait des piles d’albums. Intimidé, j’ai demandé pourquoi il m’avait choisi. Le commandant Cousteau m’a répondu que j’avais une sensibilité que les autres n’avaient pas. De sa part, le compliment qui m’a vraiment touché.”

Cette sensibilité, Georges Schmitt a toujours cherché à la partager. En plus des concerts, il organise des spectacles ou encore des ateliers de fabrication de flûte de pan pour les enfants. Une bonne manière de leur faire découvrir un instrument devenu rare, mais pourtant présent sur les 5 continents depuis la nuit des temps. “Contrairement à ce que l’on peut croire, la flute de pan n’est pas née en Amérique du sud, on la retrouve partout. C’est notamment un attribut du dieu Pan dans la mythologie grecque.” D’ailleurs dans son salon trône un dessin de Plantu. On y voit George Schmitt déguisé en Dieu Pan courant après Dorothée, la présentatrice des émissions jeunesse dans les années 90. Mais le musicien ne se laisse pas aller à la nostalgie. Ses projets foisonnent.

Dans le même temps il continue à jouer et composer. Georges Schmitt cherche actuellement une maison disque pour produire son nouvel album de compositions originales et de reprises. Son autre rêve : proposer à une ville du sud de la France d’organiser un festival autour de la flûte de pan. Avis aux amateurs…