Quels sont les critères pour prendre sa retraite ?

Les intermittents du spectacle bénéficient des mêmes conditions de départ à la retraite que les autres actifs du régime général. Pas d’exception donc, mais il n’est sans doute pas inutile de faire le point, d’autant que le système a été réformé cette année.

Dans le cadre du plan de retour à l’équilibre présenté le 7 novembre 2011, la réforme des retraites de 2010 a été accélérée. L’âge d’ouverture des droits devait être initialement repoussé de quatre mois par génération, passant progressivement de 60 ans en 2010 à 62 ans en 2018, pour les générations 1956 et les suivantes. Mais une accélération de cinq mois par génération a été décidée cette année. Cette modification aura un impact dès l’an prochain. Ainsi, les assurés nés en 1952, et qui devaient initialement prendre leur retraite à 60 ans et 8 mois, devront attendre un mois de plus. La génération 1953 partira à 61 ans et deux mois au lieu de 61 ans, et ainsi de suite jusqu’aux personnes nées en 1955, qui partiront à 62 ans soit quatre mois plus tard que prévu. Quatre générations sont donc concernées. Les assurés nés en 1956 ou plus tard, eux, partiront, comme prévu, à 62 ans.

Vous pouvez bénéficier d’une retraite à taux plein, à partir de l’âge minimum autorisé de départ en retraite à condition de justifier d’un certain nombre de trimestres d’assurance. Par exemple, une personne née en 1954 peut prétendre à une retraite à taux plein à l’âge minimal requis si elle a validé 41 ans et trois mois au titre du régime général, c’est-à-dire les périodes travaillées et les périodes de chômage… Chez les intermittents du spectacle, l’âge moyen de départ à la retraite tourne autour de 62 ans.

Comment faire le point sur votre situation ?

À partir de 35 ans, une lettre d’information vous est envoyée tous les 5 ans. Elle fait le point sur votre situation. Cette sorte d’état des lieux est un relevé individuel de situation (RIS). A l’intérieur, plusieurs informations essentielles :

  • La liste de l’ensemble des régimes dans lesquels vous avez acquis des droits à retraite, avec l’indication de la date de début et de fin de votre passage dans chaque régime
  • Les éléments de rémunération pris en compte ou susceptibles d’être pris en compte pour le calcul de votre retraite.
  • Le nombre de points acquis ainsi que des informations relatives à des périodes ou à des événements qui ne peuvent être rattachés à une année donnée ou qui sont susceptibles d’avoir une influence sur l’âge nécessaire pour le montant de la pension. Il peut s’agir, par exemple, des enfants ou de la période de service militaire.

À partir de 55 ans, ce relevé est complété d’une projection en euro de la retraite que l’on peut toucher et de l’âge auquel on peut prendre cette fameuse retraite. Ces documents permettent de faire régulièrement le point, et surtout permettent, au plus tôt de détecter toute anomalie. En cas d’erreur repérée suffisamment tôt, il est plus facile de se retourner vers l’organisme concerné pour éclaircir la situation ou de retrouver un employeur qui a oublié ou vous a mal déclaré. Plus que dans n’importe quelle autre profession, les compagnies, entreprises ou festivals peuvent être bien souvent éphémères. Il devient donc compliqué de retrouver leurs traces 20 ou 30 ans plus tard.

Et en cas de chômage ?

Il faut savoir que chaque jour indemnisé par Pôle emploi compte pour l’attribution des points retraite. Mais comment sont attribués ces points ? Le montant des allocations chômage dépend de votre salaire journalier de référence calculé par Pôle emploi. C’est ce salaire journalier de référence qui sert à votre caisse de retraite complémentaire pour calculer vos points de retraite durant vos périodes de chômage.

Comment préparer au mieux sa retraite ?

Tout d’abord, mais c’est une évidence, conserver précieusement tous vos contrats de travail, vos bulletins de salaires et relevés adressés par Pôle Emploi. Ils serviront à déterminer vos nombres de trimestres validés et à calculer le montant de votre retraite. Le régime général et celui complémentaire sont obligatoires et vous aurez de toute façon un revenu obtenu grâce à eux. Mais il peut être également judicieux d’anticiper via un complément « Retraite ». Cela peut être un Plan d’Epargne retraite populaire, un investissement dans l’immobilier ou autre. Il n’est pas ici question de faire de la pub pour un placement spécifique, mais d’expliquer que des solutions existent, encore faut-il y penser et anticiper pour ne pas voir sa retraite tourner au cauchemar.

L’âge c’est bon, les trimestres aussi, alors comment lancer le processus ?

Et bien c’est à vous de demander votre départ en retraite. Vous devez formuler votre demande, par courrier, téléphone, mail, ou lors d’une visite, auprès de l’un des régimes dans lequel vous cotisez ou avez cotisé. Certains proposent un formulaire de demande téléchargeable sur leur site internet. Chez Audiens, il est possible, à partir de 57 ans, de faire une évaluation pour faire le point et simuler votre retraite. Pour plus d’information et de détails… Chaque cas est unique, et il serait impossible ici de faire l’inventaire des situations.

Pour obtenir plus de renseignements, il est possible de vous rapprocher de votre caisse retraite générale, ou d’un organisme complémentaire comme Audiens, le groupe de protection sociale dédié aux professionnels de l’audiovisuel, de la communication, de la presse et du spectacle  : www. audiens.org

Vous pouvez également vous référer directement aux textes de loi sur : vosdroits.service-public.fr