Les arts du spectacle génèrent une utilisation spécialisée du corps en mouvement qui constitue un terrain favorable à l’apparition des pathologies.
Les artistes sont confrontés à des horaires variables, des trainings irréguliers et parfois des activités professionnelles annexes générant de la fatigue et du stress. Dans ce contexte spécifique, 80% des danseurs et 100% des circassiens sont blessés par année de pratique, alors que le pourcentage reste plus flou pour les comédiens et les techniciens du spectacle. 70% des blessures observées sont mineures et sont donc fréquemment ignorées par les professionnels du spectacle ce qui induit un risque pour la santé à long terme.
L’apparition des troubles peut survenir à tout moment mais les périodes de spectacles sont particulièrement sensibles. Lors de ces phases de travail, l’artiste évolue dans des conditions externes différentes des répétitions. Ainsi, les repères (visuels, auditifs, proprioceptifs) qui servent de base pour l’organisation posturo-dynamique du mouvement sont modifiés, ce qui nécessite une phase d’adaptation pour le professionnel. De plus, la température de la salle, les costumes, la qualité du sol et le manque de disponibilité du lieu pour la préparation de l’artiste constituent un terrain favorable pour l’apparition des blessures.
Il n’est donc pas rare d’observer des perturbations du mouvement générant l’apparition de pathologies traumatiques, telles que les entorses. L’entorse de cheville est un mouvement brusque de l’articulation induisant des lésions ligamentaires. Il faut distinguer l’entorse bénigne, simple distension ligamentaire, et l’entorse grave qui correspond à une déchirure ou une rupture du ligament. Lorsque l’artiste se fait une entorse, la plupart du temps, il ignore les signes de blessure. Cette attitude peut se révéler dramatique car une entorse mal soignée induit des conséquences qui peuvent entraver l’évolution de la carrière. Ainsi, il faut agir vite et se soigner correctement afin d’éviter la chronicité (instabilité et douleur) et l’apparition de pathologies secondaires (arthrose).
Lorsque l’accident arrive, il convient d’évaluer le traumatisme. Les signes de gravité sont : la sensation de craquement et une douleur fulgurante lors du mouvement lésionnel et l’apparition d’un gonflement immédiat. A contrario, l’impossibilité de marcher et la douleur ne sont pas forcément liées à la gravité de l’entorse. Lorsque des signes de gravité sont observés, il faut s’arrêter et consulter le plus rapidement possible un médecin. Lors d’une entorse sans signe de gravité ou lorsque l’artiste est obligé de réaliser le spectacle, il convient d’appliquer de la glace, une compression et une élévation du pied en limitant au maximum les contraintes sur la cheville. Il faut ensuite mettre une contention qui permet de soutenir la cheville de manière efficace lors du spectacle.
Dès que le spectacle est terminé, un diagnostic complémentaire est nécessaire afin d’établir une prise en charge adaptée limitant les risques liés à l’entorse mal soignée. L’artiste prend souvent des risques dans un contexte où les conditions de travail induisent un stress important, générateur d’une faible écoute de la douleur. Il est donc fondamental que les professionnels du spectacle agissent préventivement pour limiter les risques d’apparition de lésions et les conséquences d’une blessure.
La prévention passe par la connaissance du corps, des premiers signes de blessure et de la pratique physique complémentaire à l’activité artistique. De plus, une hygiène de vie améliorée (hydratation, sommeil, alimentation, addictions,…) réduit le risque de blessures. Lors des spectacles, le dégagement des espaces, le nettoyage des zones glissantes, la vérification du matériel et le port de chaussures adaptées renforcent la prévention. Ces actions qui peuvent sembler contraignantes sont au service de la longévité de la carrière et font donc intégralement partie de la profession de l’artiste.

Les informations et conseils proposés s’inscrivent dans une logique de prévention. Ils ne peuvent en aucun cas se substituer à la consultation d’un médecin ou d’un professionnel de santé pour l’établissement d’un diagnostic précis et la prescription d’un traitement adapté.

Les informations et conseils proposés s’inscrivent dans une logique de prévention. Ils ne peuvent en aucun cas se substituer à la consultation d’un médecin ou d’un professionnel de santé pour l’établissement d’un diagnostic précis et la prescription d’un traitement adapté.