Un théâtre, c’est comme un vaisseau qui s’apprête à affronter la haute mer. Nous avons rencontré à Chaumont l’équipe du Nouveau Relax. Une petite équipe dans laquelle chacun tient sa place et pratique un métier précis, le tout, sous le pilotage du directeur, qui tel le “Pacha” connaît son bâtiment du pont supérieur aux machines.   

Le Nouveau Relax est riche d’une histoire centenaire. En 1896, grâce à deux abbés, Pierre et Charles Durand, s’élève sur l’emplacement d’une ancienne fromagerie, un théâtre en bois construit à la place de l’actuelle salle de répétition. Le site a été détruit lors de la seconde guerre mondiale. Au début des années 1950, le Relax est construit par des Chaumontais bénévoles. En 2005, après une quinzaine d’années d’abandon, le bâtiment reprend vie en accueillant le théâtre de la Ville de Chaumont sous le nom de “Nouveau Relax”. Quand frappent les trois coups du “brigadier”, c’est l’affaire des comédiens, et des techniciens, mais aussi, en amont de l’équipe permanente du théâtre.

Objectif excellence

Si, en effet, une troupe de théâtre répète de nombreuses fois pour atteindre la meilleure performance possible, ceux qui font “tourner” le théâtre à l’année, savent quel est leur rôle et qu’ils sont obligés à une certaine excellence, chacun dans son métier. Pierre est à la tête de cet équipage, il doit assumer non seulement la programmation des spectacles, rencontrer les compagnies et assurer une bonne gestion des ressources humaines. Par ailleurs, il représente le théâtre vis-à-vis des administrations.

C’est aussi lui, avec le concours de ses collaborateurs, qui met en place toute l’animation “extra-spectacle” en place, comme cette idée de permettre une rencontre après les spectacles entre le public et les comédiens autour d’un verre. Plus qu’un simple accès, il y a la volonté de créer une réelle intimité, une complicité entre le public et ce monde si fermé et si mystérieux du spectacle.

Quand on veut écrire une page d’amitié avec le public, il faut se doter d’un service de relations publiques, de communication fiable et efficace. C’est à Claire que revient cette redoutable charge. Elle doit déjà cibler les publics qui lui semblent le moins bénéficier des actions du théâtre, imaginer des dispositifs de sensibilisation, mettre en place des outils pédagogiques. Claire doit également rechercher des nouveaux partenariats. Enfin, c’est elle qui veille, conjointement avec Pierre, à l’organisation de l’accueil.

Car voici une place stratégique dont dépend grandement l’image du théâtre : l’accueil incarné par les sourires de Serenella et Sabine. Elles reçoivent les premiers embruns, les premières vagues de public. Elles sont à l’avant du bateau même quand il s’agit de ramener au calme les gens, souvent stressés après une journée de travail. Elles doivent aussi supporter les mauvaises humeurs dues à des contretemps dont, sans être responsables, elles assument les effets par solidarité avec le reste de l’équipe ! Enfin, elles s’occupent de l’accueil des artistes et de leur bien-être, sans parler de la billetterie : un vrai métier, de vraies qualifications.

À présent, quittons le pont pour entrer dans la salle des machines où règne Richard, le régisseur général. Sans lui pas de théâtre. Il assure la gestion technique de l’ensemble des équipements et veille à ce que les locaux soient conformes aux règlements. Cependant sa tâche essentielle réside dans la préparation et l’exploitation techniques. Cela veut dire répondre aux défis techniques, s’assurer de la gestion générale des fiches techniques des projets, négocier les meilleurs tarifs auprès des fournisseurs des interventions techniques dans le théâtre. C’est lui bien sûr qui a la haute main sur toute l’organisation technique qui préside à la mise en œuvre des spectacles. Il coordonne tous ceux qui opèrent derrière la scène et dans les cintres.

Dans les machines

Eric, le régisseur son et lumière, doit mettre en place sa programmation sur la demande des metteurs en scène et parfois suggérer des effets. Il est assisté dans cette tâche par Dominique et Didier, qui règlent les lumières et le son. Enfin, il y a l’assistant programmation musicale, Mike, un fin connaisseur. Il s’occupe de toutes les programmations musicales, accueille les artistes et organise aussi à l’intention des écoles des spectacles musicaux. Tout cet équipage est là pour mettre dans les meilleures conditions le public face aux artistes.

Mais, l’alchimie prend ou ne prend pas. C’est pourquoi il faut des lieux comme le Nouveau Relax où, d’une certaine manière, tout le monde est acteur.